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La semaine des Frenchies : le seul récap qui vous fait voyager de Melbourne à Quimper, entre révélations et déceptions il y a de tout au menu

Couacaud, Garcia, Chardy Australian Open 2023
Source images : Eurosport

Ça y est, le premier tournoi du Grand Chelem de la saison s’est achevé ce dimanche 29 novembre avec les sacres de Novak Djokovic et d’Aryna Sabalenka. L’heure est désormais au bilan des aventures françaises à Melbourne. Malgré la déception Garcia, l’Open d’Australie aura permis à certains de se révéler et à d’autres de pointer à nouveau le bout de leur raquette.  

Le flop : Caroline Garcia passe à côté du rêve australien 

Masterisée dans le désert texan en fin de saison passée, Caroline Garcia a entretenu à l’intersaison dans sa tête et celles des suiveurs tricolores, le rêve de revoir une Française sacrée en Majeur après neuf années de disette. Essayer d’aller jusqu’au bout en Grand Chelem” tel était son objectif, avant d’entrer dans le tournoi à Melbourne. Un rêve qui prend forme au fil des victoires. Il y a d’abord la Canadienne Sebov, balayée au premier tour 6/3 6/0. Puis le test du second tour, Leylah Fernandez, validé 7/6 7/5.

Les premiers doutes surviennent au troisième tour lorsque la Lyonnaise se voit infligée un 6/1 brutal dans le premier set par Laura Siegemund modeste 125e joueuse mondiale de 35 ans. 16 fautes directes pour six coups gagnants seulement dans cette manche. Les premiers signes de nervosité apparaissent, mais la Française s’en sort 1/6 6/3 6/3 pour rallier les 8es.

Quelques jours plus tard, l’élimination de la numéro un mondiale Iga Swiatek, venant s’ajouter à celle de la numéro deux, Ons Jabeur en début de tournoi, libère le tableau. Le rêve devient accessible. D’autant que pour atteindre les quarts de finale, Caro doit battre Magda Linette, 45e joueuse mondiale qui est largement à sa portée. Mais c’est là que nous nous sommes tous réveillés violemment, Caroline Garcia la première. Tétanisée par l’enjeu et la perspective de se rapprocher du Graal, la machine s’est enrayée de stress. La Polonaise en a parfaitement profité 7/6 6/4. “J’ai eu du mal à contrôler mes émotions”, a-t-elle reconnu à l’issue de sa défaite.

Si le rêve s’est mal terminé, au point de la placer, a posteriori, dans la case des cauchemars, nul doute que forte de cette expérience, la désormais n°5 mondiale nous embarquera de nouveau dans des aventures triomphantes dans le futur

La révélation : Enzo Couacaud, le seul couac de Djokovic 

Lui n’a pas craqué au moment de vivre peut-être le plus grand moment de sa carrière. Affronter Novak Djokovic au deuxième tour de l’Open d’Australie en prime time sur la Rod Laver Arena, ce n’est pas rien. Avant de vivre cette expérience unique, celui qui était alors 191e mondial à l’ATP, a dû s’extirper des qualifs en battant notamment le Suisse Dominic Sticker, présent au Masters Next Gen en 2022. Puis au premier tour, l’originaire de l’Île Maurice a effacé Hugo Dellien 6/4 7/5 6/0. Mais comment aborder la Montagne Serbe pour celui qui n’a jamais battu un Top 50 dans sa carrière ? Pas certain qu’un quelconque plan tactique s’avère vraiment efficace face au Djoker.

Alors Couacaud a joué ce match avec son cœur, renforcé pas les galères du passé, marqué par des coachs qui n’ont jamais cru en son potentiel. Une torsion à la cheville dans le premier set qui lui a arraché deux ligaments, n’a pas été suffisante pour calmer son feu intérieur. Animé par la volonté d’enfin briller sur la grande scène. Malgré une entame bégayante, on peut le comprendre, la Couac’ ne s’est pas dégonfler et est parvenu à énerver son adversaire en tenant les premiers longs rallyes.

Face à une adversité qu’il n’imaginait pas, Novak, enquiquiné par une cuisse strappée, est sorti de son match. Une défaillance que Couacaud a parfaitement exploité pour lui chiper le tie break du deuxième 7-5. Si la suite a été beaucoup plus compliquée pour notre Français 6/1 6/7 6/2 6/0, il sera le seul joueur à avoir réussi l’exploit de prendre un set à Djoko. En plus de s’être offert sur le central de Melbourne une soirée qui restera à jamais gravée dans sa mémoire

Les coups de cœur : le destin tragique de Lokoli…

Laurent Lokoli incarnait déjà la belle histoire française lorsqu’il est sortie des qualifications, se donnant la possibilité de goûter à nouveau à un match au meilleur des cinq manches, sept ans après le dernier. Un long passage dans l’anonymat, ponctué par une volonté de raccrocher tout juste 18 mois avant Melbourne 2023. À 28 ans, le Corse s’est offert avec cet Open d’Australie, les frissons qui vous poussent à vous lancer dans une carrière de tennisman professionnel. Cette qualification pour le grand tableau d’un Majeur vient confirmer un très bon début de saison déjà marqué par une finale en Challenger, la semaine précédente à Nouméa.

Alors quand se dresse devant lui le Lucky Loser Américain Michael Mmoh au premier tour, Laurent Lokoli croit en ses chances. Et il a bien raison. Mais il n’imagine pas vivre, sur deux jours, tout ce que le tennis a de plus cruel. D’abord passé à une balle de la victoire, sur son service qui plus est, lemardi soir, le Français avait fini par perdre le troisième set au tie break avant que la rencontre ne soit interrompue par la pluie puis reportée au lendemain. Des émotions que Lokoli n’a pas l’habitude de gérer et qui vont le traîner dans une agonie lente et douloureuse jusqu’à la défaite 4/6 2/6 7/6 6/4 6/2.

Ce n’est qu’un premier tour de Grand Chelem, mais ça fait mal parce que l’histoire était belle et que j’avais envie de continuer” – Laurent Lokoli dans L’Équipe.

Espérons le voir remporter enfin cette première victoire en Grand Chelem sur la terre de Roland-Garros en mai, cinq ans après son premier passage. 

…Le retour à la compétition de Jeremy Chardy 

Lui, a remporté à Melbourne cette année sa 54e victoire en Grand Chelem au premier tour contre Daniel Galan 1/6 7/5 6/1 6/4. Pourtant personne n’aurait misé un sou sur Jeremy Chardy. Oui oui Jeremy Chardy, vous ne vous rappelez pas ? C’est normal, il a fait en Australie son retour après seize mois d’absence sur les courts. Le Pallois de 35 ans est même devenu le coach d’Ugo Humbert pendant cette période. Présent à Melbourne grâce à son classement protégé, Jerem a fait un retour à la compétition prometteur. Éliminé au second tour par Daniel Evans 6/4 6/4 6/1, Chardy, accompagné par Fabrice Martin, a ensuite réalisé une petite épopée dans le tournoi de double, atteignant les demi-finales. De bons augures pour la suite et fin de sa carrière, qu’il espère conclure en beauté. 

Les Français ont brillé à Quimper

Pendant que le gratin du tennis mondial s’affronte à l’autre bout du monde pour une victoire en Grand Chelem, d’autres étaient déjà revenus à la réalité du circuit secondaire. Tête de série n°2, Grégoire Barrère a géré tranquillement son tournoi après avoir perdu le premier set de son premier tour contre Nava. Après cet accroc, le 76e joueur mondial n’a plus perdu le moindre set jusqu’à la victoire finale dimanche contre Arthur FIls 6/1 6/4. À noter que quatre Français composait le dernier carré avec Calvin Hemery, Arthur FIls, Geoffrey Blancaneaux et Grégoire Barrère.

Mathis Healy

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