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Le tennis face à un tournant historique : circuit premium, Arabie Saoudite, vers où se dirige le tennis ?

Circuit premium tennis

Ces derniers jours, on apprend que le monde du tennis professionnel devrait subir d’énormes chamboulements dans les années qui viennent. Entre l’arrivée de l’Arabie Saoudite comme acteur majeur et les quatre Grands Chelems qui veulent garder leur suprématie, le tennis semble être à un point tournant de son histoire. On fait le point sur la situation.

L’ultimatum de l’Arabie Saoudite

Le tennis fait face à peut-être un voire le plus grand tournant de son histoire. Pendant que les meilleurs joueurs et joueuses donnent leur maximum et évite les essaims d’abeilles à Indian Wells, les plus grands dirigeants de ce sport discutent du futur de la petite balle jaune. Pour attirer un nouveau public et remplir encore plus les caisses, deux projets sont en train de s’affronter. D’un côté, l’Arabie Saoudite et ses deux milliards de dollars aux côtés de l’ATP et la WTA. Les Saoudiens veulent investir cette somme gigantesque pour fusionner les deux circuits, mettre un prize money égal partout entre hommes et femmes, et se garantir un Masters 1000 chez eux en janvier. Offre valable 90 jours selon The Telegraph. Cela ne plait évidemment pas à Craig Tiley, big boss de l’Open d’Australie et de Tennis Australia qui perdrait le « monopole » du mois de janvier dans son pays.

La contre-attaque des 4 Grands Chelems

C’est pourquoi qu’avec les autres tournois du Grand Chelem, il propose un circuit premium accessible qu’au Top 100. Ce nouveau programme se déroulerait sur 20 semaines avec :

  • Les 4 tournois du Grand Chelem
  • 10 tournois équivalent des Masters 1000 sur 10 jours
  • Une compétition par équipe
  • Un seul classement : la Race
  • Un Masters en fin d’année

En plus de cela, Tiley promet une égalité du prize money et deux mois d’arrêt entre chaque saison. Cela permettrait au système de promotion et de relégation de se mettre en place suite aux matchs de Playoffs ou de barrages en français disputés en même temps que le Masters. Parce que oui, il faut bien s’occuper de ceux et celles classés au-delà du Top 100. De la 101e à la 300e place, ces personnes joueraient sur le « Contender Tour ». Un circuit secondaire où l’équivalent des ATP 500 et ATP 250 se disputeront comme ceux de Rotterdam ou de Vienne. La promesse est de créer un calendrier de 75 à 100 compétitions avec une baisse des frais de transports entre les tournois.

Et encore en dessous se trouve le « Pathway Tour », ce qui correspond au circuit Challenger et Future actuel. Autant dire que pour les hauts dirigeants, ces joueurs et joueuses existent à peine sur leur radar. Ce qui compte c’est l’élite pour le fric.

Pyramide Premium Tour

Source image : L’Équipe (screenshot)

Le tennis en danger ?

Peu importe si l’un des deux ou les deux projets voient le jour en parallèle, la vraie question qu’on devrait se poser reste : est-ce que le tennis en ressort gagnant ? Tout dépend du point de vue. Dans les deux projets, le tennis devrait être plus rentable, avec des calendriers plus lisibles pour les fans et les novices et des prize money égaux entre hommes et femmes.

Les problèmes sont que ça n’a pas l’air de régler le problème pour les joueurs hors Top 100 qui galèrent à vivre de leur métier. Avec son exposition médiatique, ce n’est pas normal qu’un 200e ou 300e mondial de tennis ne parvienne pas à boucler les fins de mois.  Et puis, certes le tennis devient peut-être plus rentable, mais à qui revient l’argent généré en plus. Si cet argent vient au Top 20, aux dirigeants dans les bureaux ou aux organisateurs de tournois, ça ne règle aucun problème.

Dans une interview pour L’Équipe, Stan Wawrinka assure que les Grands Chelems « manquent de transparence » : « Aujourd’hui, les Masters 1000 ont une transparence totale sur leurs revenus. Un gros montant des profits a été redistribué, c’est un fait. L’ATP va vers les joueurs. Mais si tu demandes à un Grand Chelem de te montrer les comptes, il te dit non. Ce sont eux qui bloquent. » 

En tout cas, sur le papier, pas sûr que le tennis ressort gagnant de cette affaire. Le pire des scénarios serait que les deux projets soient disponibles. On aurait deux circuits parallèles qui se font la guerre et dont un passage de l’un à l’autre serait vraisemblablement impossible. Ce qui signifie que des joueurs et des joueuses ne pourront plus jouer les mythiques et historiques Grand Chelem quand d’autres ne pourront plus être affiliés à l’ATP ou la WTA ou la fusion des deux comme depuis toujours.

Quelles solutions pour le tennis de demain ? 

En soi, révolutionner le tennis est sans doute un bien nécessaire. Entre le rythme des matchs pas toujours des plus attractifs, la cadence de la saison qui ne s’arrête jamais, et le manque cruel de marketing de la part des instances, difficile pour le tennis d’exister dans un monde du sport de plus en plus tourner vers les highlights et des moments chocs. Prenons l’exemple d’Indian Wells. Le quidam aura sans doute vu Lance Davis, l’apiculteur star, passé aux infos ou dans son feed Twitter ou Instagram ou Tik Tok, mais probablement pas le Alcaraz – Zverev ou les dizaines de matchs qui se sont déroulés précédemment.

Pour augmenter la popularité du tennis sur l’ensemble de la saison, il faut proposer du contenu plus divertissant ou raréfier les matchs pour créer quelque chose d’évènementiel. Cela protègera également les joueurs qui peinent de plus en plus à suivre le rythme accablant du calendrier. Et si en plus, l’ATP, la WTA, et les Grands Chelems pouvaient laisser des internautes prendre quelques unes de leurs images pour créer du contenu riche sur le tennis cela aiderait également à ramener une communauté plus jeune. À l’image de la NBA, qui a bien compris que ça leur faisait de la pub gratuite sans perdre pour autant de l’argent par rapport à ça.

Le tennis est à quelques mois, années de connaitre un grand changement dans son système tout entier. Peu importe la solution choisie, cela va faire réagir. Certains seront contents, d’autres vont crier à la mort de ce sport, mais ce qui est sûr c’est que le tennis va continuer à avancer. 

Auguste Amar

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