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US Open 2023 : Pourquoi Venus Williams continue à jouer au tennis ?

Venus Williams US Open

Le 1er Juin 2021, premier tour de Roland Garros, un ciel bleu surplombe la Porte d’Auteuil. Pendant que les plus chanceux et chanceuses se dirigent sur les grands courts, les autres scrutent le programme pour dénicher le match à ne pas louper sur les annexes. Et comme souvent le terrain n°14 remporte tous les suffrages. En même temps, la dernière affiche (Pouille vs Cuevas) promet une ambiance électrique. Afin d’être sûres d’avoir des places, des spectateurs  anticipent et s’asseyent sur les gradins pour la rencontre d’avant. Quelques minutes plus tard, le public applaudi respectueusement. Venus Williams vient d’entrer sur le court. Pourtant, après une heure de jeu la messe est dite. La grande Américaine, 104e mondiale à l’époque, vient de perdre son sixième match d’affilée et la même question trotte dans toutes les têtes : pourquoi n’arrête-t-elle pas sa carrière ? Pourtant, hier à New York, Venus Williams disputait son 24e US Open.

Malheureusement, et comme souvent depuis quelques années, elle se fait balayer en deux petits sets (6/1 6/1) contre Greet Minnen. Au total, depuis ce Roland Garros 2021, l’ancienne numéro un mondiale n’a remporté que quatre rencontres et se situent désormais au 410e rang WTA. Madame Williams, ne serait-ce pas le bon moment de ranger la raquette ?

Entre blessures et niveau de jeu, Venus ne peut pas revenir au top niveau

Souvent blessée, comme par exemple en début d’année aux ischio-jambiers, l’aînée de Serena joue très peu. Depuis trois ans, elle n’a disputé que 26 matchs pour seulement 6 victoires. Avec ce ratio il est difficile de remonter au classement et de pouvoir jouer régulièrement les tournois du circuit principal. Vous imaginez Venus Williams sur un ITF 15000 $ ? Lol.

Mais l’Américaine n’a pas de soucis à se faire, car elle profite de sa notoriété pour disputer des parties sur les plus grands terrains du monde. Souvent invitée, elle prive une autre joueuse de ces précieuses wild card offrant une entrée directe dans le tableau principale à celles et ceux n’ayant pas le classement requis. En effet sans son statut, il est difficile de légitimer les nombreuses offrandes que lui font les organisations tant son niveau de jeu est insuffisant. Sa récente défaite au premier tour de Flushing Meadows interroge. Dominée très nettement par Greet Minnen 6/1 6/1, ses déclarations d’après match montre un certain décalage avec la réalité du terrain :

« Je dois avant tout féliciter mon adversaire. Il n’y a pas un bon coup qui lui a échappé. Même quand j’y allais fort, elle réussissait à me contrer et à sortir un coup gagnant. Honnêtement, je n’ai pas l’impression d’avoir mal joué ! C’est plutôt elle qui a été incroyable. Si elle peut jouer de la sorte régulièrement, on peut l’imaginer entrer dans le Top 10, voire devenir N.1 mondiale, ou gagner un tournoi du Grand Chelem. Mais elle doit continuer à jouer à ce niveau.« 

Pour rappel, son adversaire a occupé au mieux la 69e place mondiale et n’a jamais dépassé le 3e tour d’un Majeur… Malgré cette déclaration surprenante, Venus Williams ne semble pas décidé à se retirer du circuit. Bien au contraire, elle a déclaré avant le dernier Wimbledon qu’elle voudrait jouer jusqu’à 50 ans ! Espérons qu’elle parlait du tournoi interne +45 ans du TC Los Angeles

2017 ou l’année parfaite pour prendre sa retraite

Si la précocité de Venus est hors norme, sa longévité l’est peut-être encore plus. En 2017 et alors qu’elle souffle ses trente-septième bougies, elle atteint les finales de l’Open d’Australie, de Wimbledon et du Masters en fin d’année. Vingt années séparent donc sa première finale en Grand Chelem de celle disputée à Wimbledon, un record. Si cette année 2017 est si fantastique, c’est parce que Venus revient de loin. 

En 2011, après avoir déclarée forfait pour le second tour de l’US Open, elle révèle souffrir du syndrome de Sjörgen. Déçue de ne pas pouvoir concourir chez elle, Venus relativise en expliquant être « soulagée d’avoir enfin obtenu un diagnostic« . Les trois années qui suivent sont mauvaises pour les standards d’une telle joueuse : aucun huitième de finale en Grand Chelem, seulement trois finales sur le circuit, dont un titre au WTA 1000 de Dubaï, et une sortie du top 10 mondiale de 2011 à 2015. Puis à l’aide de courage et de patience, elle a apprivoisé sa maladie pour revenir au plus haut niveau. 

Dans un monde idéal, Venus aurait pris sa retraite après sa défaite contre Sloane Stephens en demi-finale de l’US Open 2017. Elle aurait quitté les courts en apothéose après une saison 2017 remarquable saluée par toutes et tous. Mais l’actuelle 410e mondiale aime trop le tennis, ne s’est sûrement faire que ça et a du mal à déposer la raquette dans la housse une bonne fois pour toute.

Samuel Barbotin

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