La saison 2022 est maintenant derrière nous. Elle nous aura rempli de joie, d’adrénaline, d’excitation même, mais également de profonde tristesse. Des matchs renversants complètement fous, des Grand Chelem gagnés sur une patte, des records battus à la pelle, mais aussi de nombreux départs. Une ère est en train de se tourner. Pour se remettre tout ça en tête, Jeu Blanc vous propose une série de 50 articles en guise de memento.
L’épopée de Corentin Moutet a l’US Open n’aurait jamais dû avoir lieu. Mais le destin offre parfois des coups de pouce. Encore faut-il les saisir, signe des grands joueurs.
Merci Djokovic
112e mondial avant de démarrer le Grand Chelem américain, Moutet devait passer par la case qualifs pour espérer entrer dans le grand tableau. Il franchit ses deux premiers tours sans difficulté, face à des joueurs largement à sa portée, Serdarusic 6/4 6/2 puis Misolic 6/2 6/4. Coco semble bien lancé pour se sortir de cette phase préliminaire. Au dernier match, il affronte le jeune chinois Ybing Wu. Vainqueur de nombreux Challengers, notamment sur le sol américain, juste avant Flushing Meadows, Wu est en grande confiance. Sa puissance fait la différence contre le Français. Moutet s’incline 7/6 6/2. L’aventure américaine de Moutet n’avait pas encore débuté, qu’elle se terminait déjà. Une histoire bien triste, mais qui se répète toutes les semaines sur le circuit.
La déception sera de courte durée pour le Francilien de 23 ans. À peine le temps de faire ses bagages, il apprend son repêchage. Djokovic étant interdit d’entrer sur le territoire américain, faute de vaccin, il ne s’aligne pas à l’US. Une place se libère et elle est pour Coco. Let’s go !
Pas de syndrome de l’imposteur
Une seconde chance que le Français a su saisir. Au lieu de développer le syndrome de l’imposteur, il joue sans complexe et saisit crânement sa chance. Sa première victoire est suisse. Stan Wawrinka, comme à Roland-Garros quelques mois auparavant est à la peine. Il est même contraint d’abandonner après avoir été mené deux sets à zéro. Au tour suivant, c’est Botic Van De Zandshulp, quart de finaliste en 2021, qui subit la loi du jeu varié de Corentin Moutet. Une victoire nette 6/4 1/6 6/2 6/4. Malgré son caractère bien trempé et ses frasques le Français impressionne par son niveau de jeu.
Quand le naturel revient au galop
Après une victoire au troisième tour sur le Chilien Pedro Chachin 6/3 4/6 6/2 7/5, Moutet a rendez-vous avec Casper Ruud. En atteignant les 8es de finale de l’US Open, il a déjà réalisé son plus beau parcours en Grand Chelem. Jamais un lucky loser n’était arrivé aussi loin dans ce tournoi. Malgré cela, Moutet n’aborde pas la rencontre décomplexée. Impuissant face au 5e joueur mondial, il nous offre des scènes plutôt insolites. Comme lorsqu’il fait dix pompes après une faute directe offrant le deuxième set au Norvégien. Ridicule pour certains, marrants pour d’autres. Choisissez votre camp. Toujours est-il que son aventure s’arrête là. Une défaite 6/1 6/2 6/7 6/2.
Avec ce parcours à l’US Open, Moutet a réintégré le top 100 et s’est prouvé bien des choses quant à ses capacités tennistiques. Rendez-vous en Australie et en 2023 pour, on l’espère, la meilleure saison de Coco !