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Effet rétro

Flashback 2022 : quand Serena Williams prenait sa retraite… ou pas

Serena Williams
Source image : Eurosport (screenshot)

La saison 2022 est maintenant derrière nous. Elle nous aura remplis de joie, d’adrénaline, d’excitation même, mais également de profonde tristesse. Des matchs renversants complètement fous, des Grands Chelems gagnés sur une patte, des records battus à la pelle, mais aussi de nombreux départs. Une ère est en train de se tourner. Pour se remettre tout ça en tête, Jeu Blanc vous propose une série de 50 articles en guise de memento. 

Les adieux d’une icône

Serena Williams annonce qu’elle tirera sa révérence et quittera le monde du tennis professionnel à l’issue de l’US Open, dans le magazine Vogue US,  dont la couverture fera certainement partie des Unes mythiques. 

« Je n’ai jamais aimé le mot retraite. Cela ne me semble pas être un mot moderne. J’envisage davantage cela comme une transition, mais je veux être sensible à la façon dont j’utilise ce mot, qui signifie quelque chose de très spécifique et important pour une communauté de personnes. Peut-être que le meilleur mot pour décrire ce que je fais serait évolution. Je suis ici pour vous dire que j’évolue loin du tennis, vers d’autres choses qui sont importantes pour moi. » (Vogue US, Septembre 2022)

 

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Le choix d’annoncer cela dans Vogue n’est pas une décision anodine. La notoriété et la portée de la cadette des sœurs Williams dépassent le monde du tennis et celui du sport depuis bien longtemps. Il s’agit d’une figure de (presque) tous les records. 

La native du Michigan est mère de la grande majorité des records féminins de l’Ère Open. Nombre de Grand Chelem sur dur remporté ? 13 (7 Open d’Australie, 6 US Open), record. Nombre de matchs gagnés en majeurs ? 367, record.  Nombre de tournois à son palmarès après 30  ans ? 10, record. Joueur ou joueuse à avoir conquis trois des quatre tournois du Grand Chelem au moins 6 fois ? Serena Williams, record.

Et si seulement…

Mais le record qu’elle ne dépasse pas, c’est celui de Margaret Court et ses 24 Grand Chelem, qui a commencé sa série avant l’Ère Open. Véritable plafond de verre et dernière étoile à décrocher pour Serena. La figure controversée du tennis australien s’entête à marteler ce fait à qui veut bien encore l’écouter. Alors pendant longtemps, celle qui a grandi à Compton pour mieux tutoyer les sommets a tenté d’accrocher ce tout dernier record.

« Je mentirais si je disais que je ne voulais pas de ce record. Évidemment que je le voulais. Mais je n’y pense pas tous les jours, je ne pense vraiment pas à elle (Court). Si je suis dans une finale du Grand Chelem, alors oui, je pense à ce record. Peut-être que j’y ai trop pensé, et ça n’a pas aidé. » (Vogue US, Septembre 2022)

Mais à 41 ans, elle décide de ranger sa raquette chez elle, à New-York. Même en égalant le record de victoire de Chris Evert, ce Grand Chelem pourrait pourtant lui paraître maudit, puisqu’il s’est refusé à elle 4 fois. Contre sa sœur Venus en 2001, Samantha Stosur dix ans plus tard, puis Naomi Osaka en 2018 et contre Bianca Andreescu en 2019. 

Lorsque sur le Court Arthur Ashe, son dernier coup droit restera dans le filet, elle saura donc que son illustre palmarès comptera 23 titres en simple pour 33 apparitions en finale, 14 Grands Chelems en double au côté de Venus. et  2 Grands Chelems dorés. Bref, plus que Margaret Court.

Un show à l’américaine pour un final en trois actes

Dès l’annonce de sa retraite, les prix des billets s’envolent, les dernières places s’arrachent, certains tickets dépassent les 100 000$ en loge sur les sites de reventes. Le record Williams c’est aussi ça, faire atteindre des records de ventes absolus pour une première semaine à New-York. Personne ne veut rater les adieux de la reine. 29,402 spectateurs auront pu apercevoir son dernier twirl, même défaite.

Au total, plus de 776.000 personnes se seront pressées dans les allées de Flushing Meadows pendant le tournoi. Il faut dire que bien malin était celui qui aurait pu prédire que Queen Serena passerait plus d’un tour. Après sa déconvenue au premier tour contre Harmony Tan, Danka Kovinic espérait sans doute tendre le même piège à l’Américaine. Fool me once, don’t fool me twice,  nous a-t-elle répondu en deux sets secs 6/3 6/3 face à un public en transe.

Si l’obstacle monténégrin pouvait sembler surmontable, rien ne présageait qu’elle pourrait secouer l’Estonienne Anna Kontaveit. Mais portée par la foule, face à une numéro 2 mondiale certainement tétanisée par l’enjeu d’envoyer à la retraite une telle icône, la GOAT du tennis mondial s’employait à signer son plus beau match du tournoi. Un premier set arraché au tie-break, puis un second perdu en contre-coup. Dans la dernière manche, elle s’est avancée dans le ring prête à rendre tous les coups et se hisser au tour suivant sur un score final 7/6 2/6 6/2.

Une sortie par la très grande porte

Les organisateurs du tournoi et le public ont donc dû profiter de la star encore une fois et rendre l’hommage à leur plus grande championne. Près d’une semaine qui a permis de se rendre pleinement compte de l’immensité de la carrière de Serena. Une série d’hommages a plu, dépassant le monde du sport. 

Alja Tomljanovic était prévenue, Williams n’avait pas prévu de faire dans la dentelle. Et pendant deux sets, ce fut le cas. Mais avec un calme olympien c’est elle qui a su garder la maîtrise du match pendant trois sets pour conclure l’odyssée Williams. Pourtant, Serena s’est battue jusqu’au bout, même menée 5-1 dans l’ultime manche, même lorsqu’elle a dû sauver ces 5 balles de match. Dans un hommage appuyé l’Australienne reconnaîtra qu’elle a joué contre “la plus grande joueuse de tous les temps”.

Partira, partira pas? 

Le 3 septembre 2022 était donc le dernier match professionnel de Serena Williams, enfin peut-être… Parfois le doute plane, comme lorsqu’elle répond à Jimmy Fallon. Pourrait-elle faire comme Tom Brady, le joueur de football américain, roi du comeback ? 

Finalement, chez les Williams, le mot retraite n’a peut-être rien de définitif. Sa sœur Venus sera alignée à l’Open d’Australie, alors partira, partira pas ? Peut-être, peut-être pas. N’en déplaise à son mari, Alexis Ohanian qui lui prendrait bien des vacances, en famille de préférence. 

Serena Williams a toujours eu des milliers de projets plein la tête, et une ambition dont est la seule à dicter les limites. Alors “que sera, sera”…

Allie Froment

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