La saison 2022 est maintenant derrière nous. Elle nous aura remplis de joie, d’adrénaline, d’excitation même, mais également de profonde tristesse. Des matchs renversants complètement fous, des Grands Chelems gagnés sur une patte, des records battus à la pelle, mais aussi de nombreux départs. Une ère est en train de se tourner. Pour se remettre tout ça en tête, Jeu Blanc vous propose une série de 50 articles en guise de memento.
Djokovic à une longueur de nouveaux records
Quand son père s’est envoyé un 7e titre à Wimbledon, Stefan Djokovic est tranquillement en train de jouer un set contre l’un des fils Bryan. Il faut avoir le sens des priorités. Pendant ce temps-là, le commun des mortels passionnés de tennis regarde Novak Djokovic savourer son brin d’herbe londonien annuel. Avec ce trophée, le Serbe se rapproche du record de titres à Wimbledon de Roger Federer mais le dépasse dans la course au nombre de Grands Chelems. Avec cette victoire, Djoko talonne aussi un autre recordman de tous les temps, l’homme au 22 Majeurs : Rafael Nadal. Le 10 juillet 2022, Nole revient sur le devant d’une scène qu’il n’avait, au fond jamais vraiment quittée, à une longueur désormais de nouveaux records. Coup d’œil dans le rétro sur le retour tonitruant d’un géant.
Feu orange à Roland, feu vert à Wimbledon
Après un début de saison rocambolesque, certains doutes subsistent à l’approche de la saison sur gazon. La faute à une reconquête poussive sur terre battue, pour celui que rien ne semblait pouvoir arrêter l’année précédente. Débouté dès le premier tour à Monte-Carlo face à Davidovich Fokina, il prend une première revanche au Masters 1000 de Rome. Mais à Roland Garros, sa chute face au futur vainqueur, Rafael Nadal pouvait-elle faire douter le Serbe, pendant que son “plus grand rival” commençait doucement à penser au Grand Chelem calendaire ? Dès lors à Londres, incertain pour l’US Open, Djokovic a cruellement besoin de ce titre pour s’assurer en cas de victoire et de maintien dans le top 15, une place au Masters de Turin. Tel est l’enjeu de sa croisade, faire taire ses détracteurs et remettre les pendules à l’heure chez Big Ben.
Et c’est ce à quoi l’ancien n°1 mondial s’attèle en faisant tomber ses adversaires tour après tour. Ni l’australien Kokkinakis, ni son compatriote Kecmanovic ne parviennent à le faire trembler. Il déjoue tous les matchs pièges en quatre sets comme contre Kwon ou par le surprenant Tim Van Rijthoven, vainqueur à Bois-le-Duc, il rejoint le dernier carré contre l’ultime rempart britannique Cameron Norrie. Pour le plus grand plaisir du Centre Court centenaire, le natif de Johannesburg surprend le Serbe en s’emparant du premier set mais s’incline inexorablement 2/6 6/3 6/2 6/4. Logique. Nole rejoint l’imprévisible Nick Kyrgios en finale.
De la bromance au showtime
L’Australien bénéficiait d’un match en moins grâce au forfait de Nadal en demie, le temps de ruminer comme bien d’autres avant lui, sur comment venir à bout du maître des lieux. La relation entre Nick et Novak a été assez houleuse pendant plusieurs années. Mais aujourd’hui l’Australien prend la défense du numéro 1 mondial comme en janvier dernier. Pour rappel, il avait été interdit de séjour sur le territoire australien. Depuis, les deux s’échangent de nombreux messages, début d’une bromance estivale dévoilée au grand jour sur Insta.
Pas de quoi rendre jalouse Jelena, rassurez-vous. Novak lui avait promis le plus beau cadeau d’anniversaire de mariage en l’emmenant au Champions Dinner ?
Passez un bon moment au resto c’est sympa, mais sur le terrain le tenant du titre est intraitable. Patient après la perte du premier set, Djoko place ses pions. Il se force à retrouver de la cohérence dans son jeu et un rythme irrespirable pour son adversaire. 23 coups, c’est l’échange le plus long du match. Celui-ci est tout de suite suivi par le second de 19 coups qui commencent à faire dégoupiller Kyrgios. L’Australien a beau s’accrocher dans sa première finale de Grand Chelem, Djokovic connaît trop bien son jardin et s’impose 4/6 6/3 6/4 7/6.
Ce dimanche restera donc celui où Novak Djokovic, frais comme lors de son premier sacre contre Jo-Wilfried Tsonga, nous a rappelé une 21e fois qu’il fait partie de ces Phoenix qui seront toujours là pour défier les limites du sport et du temps. Tout simplement époustouflant.