La saison 2022 est maintenant derrière nous. Elle nous aura rempli de joie, d’adrénaline, d’excitation même, mais également de profonde tristesse. Des matchs renversants complètement fous, des Grand Chelem gagnés sur une patte, des records battus à la pelle, mais aussi de nombreux départs. Une ère est en train de se tourner. Pour se remettre tout ça en tête, Jeu Blanc vous propose une série de 50 articles en guise de memento.
Lorsque Ashleigh Barty tire ce passing de coup droit croisé qui lui offre son premier titre à l’Open d’Australie, personne n’imaginait qu’il s’agissait du dernier point de sa carrière. L’Australienne de 25 ans est numéro un mondiale, a déjà remporté Roland-Garros et Wimbledon et vient d’ajouter à sa collection un nouveau Majeur. À l’aise sur toutes les surfaces, dotée d’une palette de coups à la diversité infinie, Barty à tout pour régner sur le circuit féminin encore de longues années.
Se retirer au sommet de la gloire
En remportant l’Open d’Australie, Ashleigh Barty est devenue la première Australienne à s’imposer à domicile depuis Chris O’Neil en 1978. “Surréaliste” c’est le terme qu’elle emploie pour qualifier sa performance à l’issue de sa finale remportée face à Danielle Collins, 6/3, 7/6. À la suite du tournoi la native d’Ipswich s’octroie une petite pause. Rien d’anormal, surtout quand on connaît la difficulté qu’ont les Australiens de participer à l’entièreté de la saison de tennis. Une fois le mois de janvier bouclé, c’est le début de la migration pour eux dans un calendrier qui leur offre rarement la possibilité de revenir sur leur île.
Les tournois s’enchaînent donc, sans que Barty, confortablement installée sur son trône de numéro un mondial, n’y prennent part. C’est le 23 mars 2022 que la joueuse australienne publie cette vidéo sur son compte Instagram, annonçant sa retraite sportive. Elle avait l’habitude de surprendre son monde avec ses slices de revers diaboliquement efficaces, voilà un autre coup que l’on avait pas vu venir.
Une personnalité atypique, aux antipodes du star-système
Dans cette publication, Barty affirme à Casey Dellacqua, son ancienne partenaire de double qui joue le rôle de l’intervieweuse, être “tellement heureuse et prête” pour ouvrir un nouveau chapitre de sa vie. Loin des Grand Chelem, des prize-money et des sollicitations médiatiques.
Ashleigh Barty avait sans aucun doute le talent pour régner sur la WTA pendant encore de longues années. Mais à 25 ans, celle qui a grandi dans la simplicité et la gentillesse d’une famille d’aborigènes, n’avait plus l’envie. Poursuivre sa ruée vers la gloire aurait été synonyme de surexposition médiatique. Un monde qui ne la branche pas. Elle qui n’est jamais aussi à l’aise que dans sa maison familiale au Sud-Ouest de Brisbane.
Ce chamboulement permet à Iga Swiatek de récupérer la couronne de reine du tennis féminin. Il lui faudra désormais montrer sur le court que du haut de ses 20 ans (à l’époque) elle est prête à assumer ce nouveau statut.
