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Effet rétro

Flashback 2022 : quand Nadal renversait Medvedev à l’Open d’Australie, Rafa qui fait un nouveau coup du Phoenix quoi de plus classique

Nadal Medvedev Open d'Australie 2022
Source image : Eurosport (screenshot)

La saison 2022 est maintenant derrière nous. Elle nous aura rempli de joie, d’adrénaline, d’excitation même, mais également de profonde tristesse. Des matchs renversants complètement fous, des Grand Chelem gagnés sur une patte, des records battus à la pelle, mais aussi de nombreux départs. Une ère est en train de se tourner. Pour se remettre tout ça en tête, Jeu Blanc vous propose une série de 50 articles en guise de memento.   

Le dimanche 30 janvier 2022 restera un jour très spécial pour tous fans de tennis et même de sport en général. Rafael Nadal bat Daniil Medvedev 2/6 6/7 6/4 6/4 7/5 en finale de l’Open d’Australie en 5h24, remportant ainsi son 21e Grand Chelem, un record absolu. Le match nous plonge dans un storytelling fou entre bagarre physique, suspens insoutenable, intelligence de jeu démesurée et public endiablé. Un véritable morceau d’histoire à part entière.

Nadal éternel comme le Phoenix

Combien de fois va-t-il encore nous faire le coup ? Combien de fois, l’enterrons-nous ? Combien de fois revient-il nous prouver qu’il peut encore exceller au meilleur niveau ? Des questions légitimes qui ont suivi Rafa toute sa carrière. Mais en janvier, elles ont une saveur encore plus particulière. Son corps est brisé en mille morceaux. Son scaphoïde est cassé en deux, ses cheveux tombent, et ses bras bien qu’encore très musclés ne sont plus aussi imposants. Pour autant, dans la tête, Nadal a encore 18 ans. Sa faim de jeu, de tennis, d’efforts et surtout de titres reste inébranlable. Il faudrait peut-être lui dire qu’après avoir tout gagné (ou presque), il pourrait ralentir la voilure. Mais non, Monsieur veut encore impressionner et rentrer dans l’histoire. Parce qu’en plus, ce n’est pas la première fois que l’Espagnol se la joue oiseau de feu.

En 2017, il démarre en Australie en mode Retour vers le futur avec Federer. Il enchaîne avec la Décima à Roland et un troisième US Open. Sans oublier les Masters 1000 de Monte-Carlo et Rome, mais bon ça, c’est la routine pour lui comme quand une personne lambda va faire ses courses à Carrefour. L’année précédente est une des rares où le matador ne remporte aucun Grand Chelem et s’absente durant une longue partie de la saison.

Une finale dans la légende

Cette finale contre le meilleur joueur sur dur du tournoi s’annonçait compliquée. Nadal allait devoir entrer dans un combat physique, tactique, psychologique et surtout très long à 35 ans. Le premier set est une catastrophe pour lui. Medvedev joue divinement bien. Sa première balle et son service plus généralement sont encore au vestiaire. Nous avons l’impression de voir le fantôme du lauréat 2009. Rafa démarre réellement dans le deuxième set, d’une qualité phénoménale. Nadal mène 4-1, puis 5-3 où il a une balle de set. Néanmoins, Medvedev met un stop et revient aux forceps. L’Espagnol domine ce set, mais ne parvient pas à finir. Les deux hommes vont jusqu’au tie-break que le Russe emporte.

« Après tant d’échecs en finale de ce tournoi, je ne pouvais pas abandonner »

À ce moment-là, le peu de personnes qui croyaient en Rafa perdent toute confiance, à part peut-être son staff et sa famille. Mais comme il l’a dit en conférence de presse : « Après tant d’échecs en finale de ce tournoi, je ne pouvais pas abandonner. Je pouvais perdre car Medvedev est un grand joueur, mais pas abandonner ». Et c’est indéniable qu’il n’a pas abdiqué, même à 3-2 lorsqu’il doit sauver trois balles de break à 0-40. Nadal se bat et retourne la situation. L’Espagnol varie son jeu avec plus d’amorties et de montées au filet. Tandis que Medvedev commence à flancher physiquement à force de faire des avants/arrières au lieu des gauches/droites dont il a tant l’habitude.

L’acharnement du public contre le n°2 mondial pèse également dans la balance. Plusieurs fois, le Russe a demandé à l’arbitre d’être plus sévère avec les spectateurs présents dans la Rod Laver Arena. Exécution immédiate. L’arbitre a menacé les plus bruyants d’être expulsés du stade s’ils continuaient. Pendant ce temps, Nadal reste dans sa bulle et remporte le 3e set 6/4.

L’Espagnol reprend espoir. À partir du 4e set, quelque chose d’inattendu saute aux yeux. Plus on avance dans le match, plus on a l’impression que Nadal rajeunit, retrouve son physique et fatigue de moins en moins. Un Benjamin Button en puissance. Nadal sert le jeu, rappelle son service des vestiaires, varie toujours autant et met Medvedev en grande difficulté. Nadal recolle à deux sets partout comme par magie. De la magie, oui, car là on parle de miracle. On rappelle que le matador était mené 6/2 7/6 3/2 0-40.

Tout est dans la tête

Dans ces moments précis, le tennis et la technique n’ont plus d’importance. Tout se passe dans la tête. À ce petit jeu-là, peu de joueurs arrivent à la cheville de Nadal. Rafa break en premier, mais tout ne va pas être si simple. Kudos à Medvedev, constant dans son très haut niveau de jeu. Il débreak pile au bon moment, à 5-5 et pense semer le doute dans la tête de son adversaire. Le problème c’est que ce n’est pas n’importe quel adversaire. Nadal repart se mettre au retour comme s’il y avait 0-0. Il verrouille son esprit et break de nouveau Medvedev.

Le break touche en plein cœur le 2e mondial qui ne marquera plus de points dans ce match. Nadal finit son récital avec un jeu blanc (on apprécie), ponctué d’une volée de revers tranchante et victorieuse. Nadal remporte enfin son 2e Open d’Australie après quatre échecs en finale. Mais plus important encore, il gagne son 21e Grand Chelem, le plaçant ainsi tout en haut de la sphère tennistique.

Une défaite cruelle pour Medvedev. En conférence de presse, il sortira cette phrase qui résonnera toute la saison : « L’enfant en moi a arrêté de rêver. Désormais, je vais jouer que pour moi et ma famille. » Cette victoire marque le début de la domination Nadalienne sur le premier trimestre de 2022. 

Auguste Amar

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