Elena Rybakina, le mur moscovite
Née dans la capitale russe mais naturalisée kazakhe en 2018, Elena Rybakina s’est forgée dans un environnement dur et dans une tradition où l’émotion n’est pas le maître mot. On ne l’a pas vu esquisser ne serait-ce qu’un rictus sur sa balle de match, exactement comme lorsqu’elle a remporté Wimbledon. Cet état d’esprit s’est traduit pendant le match où la 25e joueuse mondiale a repoussé bon nombre de tentatives de son adversaire, au service notamment. Sur la rencontre, elle a retourné 94% des services d’Azarenka faisant passer le service d’en face pour celui d’un enfant. Il faut dire que Victoria Azarenka n’a pas passé trop de premières balles mais quand même, Rybakina a anesthésié le service de la 24e joueuse mondiale.
De son côté, Rybakina a connu une mise en route compliquée sur son service : double faute dès le premier point mais après la machine s’est enclenchée. Malgré son pourcentage faible de première balle lors de la première manche (moins de 50%), la Kazakhe est restée efficace derrière sa deuxième et surtout a considérablement rectifié le tir sur la deuxième manche avec un total colossal de 80% de premières balles. Elle a dicté les échanges tout au long de la rencontre avec des coups tranchants en revers notamment et une couverture de terrain remarquable.
Victoria Azarenka, une défaillance sur les fondamentaux
La double vainqueur du tournoi (2012, 2013) s’avançait avec de la confiance après une victoire maîtrisée contre la troisième joueuse mondiale Jessica Pegula en quart. Elle retrouvait le dernier carré à Melbourne pour la première fois depuis 2013. Malheureusement, elle a déjoué aujourd’hui. Un total de premières balles famélique que son adversaire a tout de suite puni sur les secondes en rentrant dans le court et en distribuant des sacoches. Un coup droit qui l’a complètement lâchée avec 25 fautes directes dans la rencontre. Elle a eu beau s’accrocher sur quelques points, sauvant nombre de balles de break, elle n’a pas fait le poids face à Rybakina mais peut se satisfaire de son parcours et de son possible retour au premier plan.
Elena Rybakina marche vers un deuxième titre en Grand Chelem après la victoire à Wimbledon l’an dernier. Elle a toutes les armes pour s’imposer ce samedi et possède l’expérience de ce type de match comparé à ses deux potentielles adversaires. Elle va considérablement monter au classement WTA dans tous les cas et s’affirme de plus en plus comme une des futures patronnes du circuit, du haut de ses 23 ans.