Décidément, les demi-finales dames nous ont donné du beau spectacle. Après la victoire surprise de Karolina Muchova en début d’après-midi, Iga Swiatek se qualifie pour la finale, mais non sans mal face à une remarquable Haddad Maia 6/2 7/6.
Ne pas prendre de bulle face à cette Iga Swiatek relève déjà de l’exploit, mais alors tenir face à elle plus de 2h tient du miracle. Eh bien, Beatriz Haddad Maia a réussi à faire les deux après quasiment 13h de jeu dans les pattes depuis le début de la quinzaine. Une performance grandiose, mais qui ne s’est pas achevée par une victoire car à un moment Iga c’est plus fort que toi, point barre. La reine du circuit ne laisse pas de miettes à ses sujets et pourra aller défendre sa couronne samedi contre la Tchèque Muchova.
Un Iga Express en retard, mais bien là
Le premier set peut être séparé en deux phases. Les quatre premiers jeux, où Haddad Maia choque son petit monde en breakant d’entrée Swiatek et rivalise largement en termes de niveau de jeu. Mais bien évidemment, Iga recolle à 2-2. Puis le reste du set où même si la Brésilienne fait illusion d’un combat acharné, le score lui ne dit pas pareil. Un violent 6/2 comme on a l’habitude de voir avec la Polonaise.
Malgré tout, on voit que le simple fait que Bia soit gauchère gène énormément Swiatek, trop habitué à ses schémas tactiques. De nombreuses fois, elle s’est trompée en attaquant en ligne sur le coup droit adverse alors qu’habituellement ces frappes arrivent sur le revers. Beaucoup d’erreurs de ce type, qui ont permis à Beatriz de tenir le coup.
Le bouclier Haddad Maia résiste, mais finit par céder
Avant que le deuxième set ne commence, beaucoup d’observateurs voyaient la tenante du titre dérouler comme à son habitude. Mais c’était loin d’être le cas. La 14e mondiale a plus que tenu la dragée haute à la n°1, elle l’a menacé. Comme dans le premier set, elle breake très tôt, à 2-1. Cette fois-ci, elle confirme. Mais il en faut plus pour mettre la Polonaise en péril, elle qui recolle à 3-3. Les échanges deviennent des rallyes, la pression nerveuse augmente après chaque point et le public se divise en deux camps et c’est parti pour un vrai Brésil – Pologne ou plutôt un grand Bia vs Iga au niveau des chants. Malheureusement, la ressemblance des deux surnoms/prénoms fait qu’à l’oreille on peut vite se tromper. Swiatek elle-même a avoué qu’elle ne savait pas pour qui la foule chantait.
Ça se rend coup pour coup jusqu’à 5-4 où la jeune championne de 22 ans doit sauver trois balles de break. Mission réussie et nous voilà parti dans un tie-break très stressant. Comme durant la manche, ça se dépasse, ça se rattrape, ça se bat jusqu’au moment où Haddad Maia obtient sa seule balle de set du match. Sur le service de Swiatek, la Polonaise écarte un troisième set d’un coup gagnant rageur. Puis c’est elle qui a les occas de finir. La première ne passe pas, contrairement à la deuxième qui clôture les rêves de Bia.
Iga Swiatek va disputer sa troisième finale à Roland Garros en quatre ans. Un exploit Nadalien. Ça tombe bien car elle est sa plus grande fan et veut reproduire ce qu’il a fait Porte d’Auteuil. Et ça passe par une troisième victoire contre Muchova samedi à 15h.