Existe-t-il des défaites encourageantes ? Oui et c’est sûrement ce que vient de connaître Gauff en quart de finale du WTA 1000 de Montréal. Opposée à sa compatriote et partenaire de double, Jessica Pegula, la jeune américaine n’est pas passée loin d’enchaîner une septième victoire d’affilée après son titre à Washington. Mais Coco devra retenir du positif de ces 15 derniers jours si elle veut décoller et devenir la joueuse que l’Amérique attend depuis les sœurs Williams.
Coco prend son temps
L’erreur de Cori Gauff a peut-être été d’éclore trop tôt. Pour rappel, elle fait son entrée dans la cour des grandes en juillet 2019 sur le court n°1 de Wimbledon. Seulement âgée de 15 ans, elle vient à bout de son idole Venus Williams. Cette dernière dira d’ailleurs à son égard : « Je crois qu’il n’existe aucune limite à son potentiel. Vraiment. » Malheureusement si, il existe un voire plusieurs obstacles à sa progression et Coco en est bien consciente. Elle déclara à Paris Match en 2022 :
« Quand j’étais jeune, on disait que je serais la prochaine Serena et je pense que je suis vraiment tombée dans le piège d’y croire. Et, oui, il est important d’avoir de grands espoirs pour soi-même, mais aussi, en même temps, il est important d’être dans la réalité et je pense que c’est là où je suis ».
La réalité de Coco est aujourd’hui une 7e place WTA, ce qui reste pas mal quand même, et une difficulté à se positionner parmi les favorites des tournois importants. Mais en travaillant sur certains points de son jeu, elle a réussi à remporter, il y a quelques jours, son premier WTA 500. En ne perdant aucun set, elle a atomisé coup sur coup Bencic, Samsonova et Sakkari. Puis cette semaine, l’Américaine s’est rapidement débarrassée de Vondrousova, dernière vainqueur du Grand Chelem londonien. Et tout cela à seulement 19 ans.
Un nouveau plan de jeu et des lacunes qui progressent
Pour lancer sa tournée américaine, Gauff a mis en place un plan de jeu offensif. Si tout n’est pas encore parfait, elle peut s’appuyer sur une bonne première balle qui lui a offert 70 % des points par la suite. Ensuite, grâce à son revers, elle n’hésite pas à s’engager dans la balle pour infliger des dégâts à son adversaire. Et si cela ne suffit pas, Coco essaye d’ajouter à son arsenal plus de montée au filet. Pas toujours très bien maîtrisée, comme lors du dernier set contre Pegula, cette ambition montre que la jeune joueuse se pose des questions sur son style parfois trop stéréotypé.
Mais les gros axes de progression sont ailleurs et concernent sa technique de coup droit. Trop ample, empêchant un bon plan de frappe et diminuant donc sa puissance, ce dernier reste un point faible trop facilement attaquable pour ses opposantes. Mais ces derniers jours, l’ancienne protégée de Mouratoglou a montré des progrès dans ce compartiment du jeu en réussissant à retourner les services adverses et à trouver une meilleure profondeur de balle.
Ce changement coïncide avec l’arrivée de Brad Gilbert, ancien coach d’Agassi et de Roddick, dans son entourage depuis son élimination précoce à Wimbledon. Dans L’Equipe Gauff explique la différence depuis son arrivée :
« À Washington, je me suis sentie différente sur le court, avec un plan de jeu étudié à l’avance qui m’a permis de gagner mes matches sur le plan tactique. J’étais plus agressive et j’acceptais de faire des fautes ».
À voir si ce dernier, en période d’essai, arrivera aux mêmes résultats qu’avec le Kid de Las Vegas. Deux belles échéances arrivent justement à Cincinnati et à l’US Open.