La saison 2023 est maintenant derrière nous. Elle nous aura rempli de joie, d’adrénaline, d’excitation même, mais également de profonde tristesse voire de désintérêt pour certains avec un niveau du Top 10 pas toujours au top. Des matchs renversants complètement fous de la part d’un nouveau Big 4, des records battus à la pelle (surtout par un joueur), mais aussi de nombreux absents majeurs. Une ère est en train de se tourner. Pour se remettre tout ça en tête, Jeu Blanc vous propose une série de 50 articles en guise de memento.
Tout le monde connait le film « Retour vers le futur ». Cette saison, le circuit ATP a connu le même choc temporel avec un retour en 2015 imprévu mais qui a rempli beaucoup de fans de nostalgie avec les retours de Kei Nishikori, Kevin Anderson et Milos Raonic.
Le retour d’une génération maudite
En 2023, l’ère du Big 4 semble toucher à sa fin avec Federer à la retraite, Nadal qui se lance dans une dernière saison après une blanche, Murray qui grince avec sa hanche en métal. Seul Djokovic continue de rouler sur la concu à 36 ans. Mais il a 36 ans et ne va pas jouer encore dix ans. Le public s’est habitué aux Medvedev, Tsitsipas, Rublev et commence à accepter Alcaraz, Sinner et Rune comme les stars de demain. Entre toutes ces générations s’en est perdue une qu’on peut qualifier de maudite. Comme d’autres avant elle, elle était talentueuse mais est tombée au mauvais moment. Celle des Nishikori, Raonic, Anderson, Cilic, Dimitrov. Des grands joueurs tombés au moment du Big 4 et dont par conséquent le palmarès n’est pas à la hauteur des athlètes qu’ils sont.
Pour autant, tous ces gars nous ont fait vibrer également. Comment oublier cet US Open 2014 où Nishikori et Cilic se payent Federer et Djokovic en demie ? Anderson et Raonic avec leurs services de mutant ont joué des finales de Grand Chelem et sont montés dans le Top 5 mondial. Aujourd’hui, tous trentenaires ils paraissent faire partie d’une vieille époque et sont totalement effacer des esprits collectifs. Pourtant, quand pendant la saison Nishikori, Anderson et Raonic ont annoncé leur retour, tout le monde a ressenti un petit quelque chose de chaleureux.
Des résultats pas si dingues
C’était prévisible, mais ces trois anciennes gloires ne sont pas revenues et ont tout de suite gagné des grands titres. Cela a été progressif. Le Japonais, premier revenant, a décidé sagement de reprendre sur le circuit Challenger. Un choix gagnant car dès son tournoi de reprise à Palmas del Mar au Portugal. Il enchaîne ensuite deux quarts et un huitième de finale toujours sur le circuit secondaire, avant de retourner chez les grands à Atlanta. En Géorgie, il va jusqu’en quarts de finale en battant sur la route Jordan Thompson et Juncheng Shang. Pas des monstres non plus, mais des petits noms qui indiquent que le palier Top 100 est atteint. Puis, malheureusement, les blessures le rattrape et sa saison s’arrête là.
Le Canadien a été le second à revenir dès le début de la saison sur gazon. Une autre décision intelligente car surface qui l’avantage le plus avec son service de malade et qui demande moins de déplacement. Quatre victoires et quatre défaites en quatre tournois. Un bon bilan avec en bonus une belle win face à Tiafoe. Ce n’est pas rien tout de même. Comme pour Nishikori, une fois l’US Open passé, la saison était terminée.
Le Sud-Africain a refait surface à Newport où il passe deux tours contre Diallo et Brouwer avant que notre Ugo Humbert national conclut son aventure. Toujours très dur à jouer ce genre de joueur sur une surface aussi rapide. À Washington, l’ancien 5e mondial prend un first. Puis, à l’US Open, il ne passe pas les qualifications. Ce fut bref, mais ça reste plus qu’un Kyrgios cette saison.
On ne sait pas encore si on reverra ces trois têtes en 2024. Pour Raonic et Nishikori cela semble plus réaliste à 33 ans que pour Anderson et ses 37 années au compteur.