La saison 2023 est maintenant derrière nous. Elle nous aura rempli de joie, d’adrénaline, d’excitation même, mais également de profonde tristesse voire de désintérêt pour certains avec un niveau du Top 10 pas toujours au top. Des matchs renversants complètement fous de la part d’un nouveau Big 4, des records battus à la pelle (surtout par un joueur), mais aussi de nombreux absents majeurs. Une ère est en train de se tourner. Pour se remettre tout ça en tête, Jeu Blanc vous propose une série de 50 articles en guise de memento.
La finale de Wimbledon 2023 restera à jamais dans les annales. Sans conteste le match de l’année, Carlos Alcaraz et Novak Djokovic ont livré un match d’exception le 16 juillet dernier. Le dénouement de cette rencontre pour le moins inattendu participe grandement à la déjà légende de celle-ci. Car oui, un gamin de 20 ans a délogé Novak Djokovic de son trône sur gazon à Wimbledon.
Finale Wimbledon 2023 : un contexte particulier
Cette finale de Wimbledon s’inscrit dans un contexte particulier. Djokovic est tenant du titre, roule sur le circuit, n’a pas encore perdu en Grand Chelem cette saison et à l’air seul au monde sur gazon. Personne ne le conteste, pas même Jannik Sinner alors qu’il mène deux sets à rien en 2022 et encore moins cette année lorsqu’il perd en trois sets secs. Alcaraz est l’étoile montante que peu de monde arrête et vient de remporter le Queen’s sans vraiment de repère sur gazon. Novak et Carlos sont les deux meilleurs mondiaux et le gouffre qui les séparent des autres semble s’être véritablement creusé à cet instant. Entre eux, ils sortent d’une demi-finale à Roland Garros où Carlitos n’a pu joué que deux sets sur quatre à cause de crampes de stress. Heureusement, le petit apprend vite, très vite.
Finale Wimbledon 2023 : un match pour l’histoire
Pourtant comme à Roland, Djokovic donne une leçon de tennis à Alcaraz. 6/1 pour Djoko dans le 1er set. Un prof qui donne un cours particulier à son élève en galère et sans repère à très haut niveau sur gazon. Heureusement, cette situation ne dure pas longtemps. Dans le deuxième set, l’Espagnol se remet à jouer comme on a l’habitude de le voir et break d’entrée. Seulement, Novak debreak immédiatement. Les deux se tiennent jusqu’au tie-break, terrain de jeu préféré de Nole. D’ailleurs, c’est lui qui a la première occas pour faire deux sets à zéro. Mais Alcaraz la sauve, puis gagne les deux points suivant et d’un retour de revers somptueux crucifie Djokovic en plein service-volée pour égaliser.
Alcaraz gagne le troisième 6/1. Oui c’est une info sèche balancée comme ça. Mais le score est trompeur. Dans ce 6/1 se cache un jeu hors du temps. Le cinquième de cette manche aura duré 26 minutes et 56 secondes. Dites-vous qu’il y a des sets chaque semaine qui tiennent moins longtemps que ça. Et même certains matchs (pensée pour toi, Nieminen vs Tomic Miami 2014). Au total, ce jeu compte 13 40A et ce n’est qu’à la septième balle de break qu’Alcaraz gagne ce jeu complètement taré. Donc certes, sur le papier ça fait 6/1 Alcaraz, mais le set aura duré une heure.
On garde la même intensité dans le quatrième set. Alcaraz nous claque encore des coups venus d’ailleurs. On croit que Djokovic est totalement sorti du match lorsqu’il explose sa raquette sur le poteau du filet lors d’un changement de côté. Mais on commence à connaitre l’animal avec les années. Ce geste d’énervement lui sert à tout extérioriser pour mieux se reconcentrer ensuite. Chose qui réussit car c’est lui qui empoche ce quatrième set 6/3.
Finale Wimbledon 2023 : une fin de match digne des plus grandes
Le scénario est parfait. Les deux meilleurs joueurs du monde livre le duel épique que tout le monde voulait voir, on se plonge dans un cinquième set, tous les éléments sont réunis pour que la fin soit historique. Et elle est. Malgré les quasi quatre heures de jeu, les deux hommes bougent comme si de rien n’était. Les coups sont toujours aussi invraisemblables. On dirait vraiment qu’on se trouve sur Virtua Tennis 4. Alcaraz break à 2-1. Et il reste assez solide mentalement pour conserver cette avance tout du long. Quand vient le dernier jeu à 5-4, c’est là qu’on se dit que comme d’habitude contre Djokovic, le petit jeune va craquer. Mais Carlitos n’est pas n’importe quel jeune. C’est un prodige. Au deuxième point, il montre son courage en glissant un amortie-lob de toute beauté sans trembler du poignet. Puis, sur un one-to-punch parfait, il cloue Djokovic, le bat dans son jardin, et remporte son deuxième Grand Chelem contre l’homme à abattre du circuit. Juste sensationnel.
À 20 ans, Carlos Alcaraz remporte son deuxième Grand Chelem, soit plus que les Medvedev, Tsitsipas, Zverev, Rublev, Ruud, Berrettini, confondus. À son entrée dans la vingtaine, il réalise déjà son rêve d’enfant à Londres. Le petit est déjà immense.