La saison 2022 est maintenant derrière nous. Elle nous aura rempli de joie, d’adrénaline, d’excitation même, mais également de profonde tristesse. Des matchs renversants complètement fous, des Grand Chelem gagnés sur une patte, des records battus à la pelle, mais aussi de nombreux départs. Une ère est en train de se tourner. Pour se remettre tout ça en tête, Jeu Blanc vous propose une série de 50 articles en guise de memento.
En remportant son premier titre sur le circuit principal en juin 2021 à Birmingham, Ons Jabeur avait déjà marqué l’histoire du tennis. La Tunisienne était devenue la première joueuse arabe a remporté un tournoi WTA, suscitant un engouement inédit dans son pays. 2022 devait être l’année de la confirmation.
Reine de la petite balle jaune au pays du jasmin
Quand elle est chez elle à Monastir, Ons Jabeur déplace les foules. “Partout où je vais, je suis accueillie comme une princesse”, déclare-t-elle dans L’étoile de la Tunisie, documentaire racontant l’engouement inédit qu’elle suscite dans son pays, disponible sur L’Équipe Explore. En plus d’être un personnage à l’état d’esprit irréprochable et à la sympathie éclatante, Ons Jabeur est une magnifique joueuse de tennis. Son jeu à la fois puissant et léché, fait de variations et de coups gagnants, lui avait déjà permis de remporter Roland-Garros chez les juniors en 2011.
Après son titre sur le gazon britannique l’an passé, la Tunisienne était attendue cette saison. Elle, qui porte le poids de tout un peuple sur le court. “Si je pars jouer un tournoi, ce sera pour toute la Tunisie, pour tout le monde arabe et l’Afrique”, affirmait-elle dans le documentaire de L’Équipe.
Madrid et Berlin, pour les succès
Pas évident d’exister sur un circuit ultra dominé par une joueuse capable d’enchaîner 37 victoires de rang. Pourtant, Ons Jabeur est parvenue à plusieurs reprises cette saison à devenir la petite aiguille dans la chaussure d’Iga Swiatek. Enfin, quand la boss n’est pas là. À Madrid, elle profite de l’absence de la Polonaise et d’un tableau plus ouvert pour se hisser en finale. Face à Jessica Pegula, la Tunisienne de 28 ans s’impose en trois sets 7/5, 0/6, 6/2 et remporte son premier titre majeur sur le circuit. La semaine suivante, Ons retrouve la finale d’un WTA 1000, à Rome cette fois. Mais sa série de 11 victoires consécutives est brisée par la patronne. De retour aux affaires, Swiatek s’impose. Plus tard dans la saison, Jabeur profite d’une autre absence de la reine du tennis féminin. Sur le gazon de Berlin, la Tunisienne s’impose en profitant de l’abandon de Belinda Bencic en finale. Ce deuxième titre de la saison lui permet d’accéder au deuxième rang mondial, son meilleur classement en carrière.
Roland-Garros et Wimbledon pour les regrets
Si Ons Jabeur a remporté plusieurs titres et atteint des finales en 2022, la majorité de ses succès ont été acquis hors tournois du Grand Chelem. Forfait en Australie, Jabeur déçoit beaucoup à Roland-Garros. En remportant Madrid puis en atteignant la finale de Rome, elle fait partie des grandes favorites du Majeur parisien. Soulever la Coupe Suzanne-Lenglen et la ramener au pays, c’est son rêve absolu. Mais Jabeur cale dès le premier tour. Un échec digne d’un meme Twitter. La Tunisienne ne supporte pas la pression de son premier match sur le central. Elle s’incline face à Magda Linette 3/6, 7/6, 7/5. À Wimbledon, Jabeur arrive dans les mêmes conditions qu’à Paris. Vainqueur du tournoi de Berlin, elle est parmi les favorites du British Open. Mais c’est une autre forme d’échec qu’elle connaît à Londres. Peut-être encore plus difficile à digérer que celui de Roland-Garros. En menant un set zéro en finale, elle est passée tout proche de décrocher le Graal, avant de s’écrouler face à Elena Rybakina 3/6, 6/2, 6/2. Une fois n’est pas coutume, pour le dernier Majeur de la saison, Jabeur atteint de nouveau la finale. Mais comme à Wimbledon elle s’incline. Cette fois-ci face à Swiatek…
Dans l’ombre d’Iga Swiatek, Ons Jabeur a réussi à exister en 2022 en remportant des titres et en atteignant deux finales de Grand Chelem. La confirmation des belles promesses est là. Il y a fort à parier que lors de cette intersaison, elle doit imaginer ses futurs plans pour parvenir à dompter la si talentueuse Polonaise (quand elle n’est pas en tribune pour porter la poisse à la France en coupe du Monde).