La saison 2022 est maintenant derrière nous. Elle nous aura rempli de joie, d’adrénaline, d’excitation même, mais également de profonde tristesse. Des matchs renversants complètement fous, des Grand Chelem gagnés sur une patte, des records battus à la pelle, mais aussi de nombreux départs. Une ère est en train de se tourner. Pour se remettre tout ça en tête, Jeu Blanc vous propose une série de 50 articles en guise de memento.
Léolia Jeanjean. Ce nom ne disait sûrement rien à beaucoup de gens, même à certains grands fans de tennis, avant Roland Garros. Et c’est normal. La Française, ancien espoir de ligue puis de fédération avait lâché le tennis après de graves blessures. Ces douleurs physiques à répétition lui ont enlevé le soutien de la FFT, de ses sponsors et donc ses revenus. La vie sur le circuit coûtant excessivement cher, la petite Léolia avait décidé de raccrocher la raquette et ses rêves au placard pour les études. C’est alors qu’elle part aux Etats-Unis et valide une licence de sociologie, de justice criminelle et un master en finance investissement de patrimoine. Un CV long comme le bras. Une fois tout ce bagage universitaire en poche, le rêve d’être une championne de tennis revient toquer à la porte. Certainement grâce à la mentalité américaine.
Le retour du rêve d’enfant
En 2020, Jeanjean se rappelle de sa promesse envers elle-même de simplement « rejouer au tennis ». Elle réouvre le placard, récupère ses raquettes, ses chaussures et son rêve de gamine et retourne à l’entraînement en se disant « Et si ? ». Et si elle avait encore le niveau pour performer chez les meilleures ? Et si même à 27 ans il n’était pas trop tard pour juste rêver et s’amuser ? Comme toute « nouvelle » sur le circuit, elle démarre avec des tournois fédéraux et ITF. Ses résultats sont bons avec un titre à Sibenik en Croatie et à Calvi. Elle intègre le Top 500 en quelques mois. Ces victoires lui permettent d’obtenir une Wild Card pour Roland Garros. Une opportunité en or pour se faire un nom, gagner des points, mais surtout vivre ce que toutes joueuses rêvent de faire : jouer un Grand Chelem qui plus est à la maison.
Un Roland onirique
Léolia Jeanjean arrive à Porte d’Auteuil le sourire aux lèvres avec pour objectif de prendre du plaisir mais si possible également des points. Son aventure parisienne débute contre une Espagnole, Nuria Parrizas Diaz. Pas l’adversaire du siècle, mais déjà costaud sur le papier par rapport à ce que la tricolore affronte d’habitude. Jeanjean portée par le public passe cette épreuve et remporte son match 6/4 6/3. Au second tour, un défi d’une autre taille s’approche. Karolina Pliskova, deux fois finalistes en Grand Chelem, ancienne demi-finaliste à Roland et membre constante du Top 10. Cependant, face à ce genre d’adversaire une joueuse comme Jeanjean n’a rien à perdre. Et c’est avec cette mentalité que Léolia aborde le match. Pliskova est dépassée. Les piles sont à sec et la Française réalise la plus grosse perf de sa carrière en mettant 2 et 2 à la Tchèque. Son aventure tourne au conte de fée. Maintenant que le plus dur est derrière elle, pourquoi s’arrêter là ? Oui mais voilà, tout n’est pas aussi simple en tennis. Une défaite peut arriver contre n’importe qui. Et ce sera le cas contre la Roumaine Irina-Camelia Begu. Une défaite 6/1 6/4, un poil frustrante, mais réelle.
Retour gagnant
Malgré cette défaite au 3e tour, le retour de Léolia Jeanjean est plus que gagnant. Avec les 125 800€ qu’elle a empoché, sa saison va pouvoir se dérouler dans les meilleures conditions. Elle dispute des tournois du circuit principal où elle s’incline souvent très tôt contre des top joueuses comme Kudermetova ou Sakkari. Elle participe à Wimbledon et l’US Open où elle ne brille pas autant que sur la terre parisienne. En fin de saison, retour à la réalité avec énormément de WTA 125 et des tournois ITF disputés comme à l’époque.
Pour 2023, l’objectif est de se remettre en forme et d’atteindre le Top 100. Aujourd’hui classée à la 110e place, la Française a tout ce qu’il faut pour s’inscrire parmi les meilleures du monde la saison prochaine.