La saison 2022 est maintenant derrière nous. Elle nous aura remplis de joie, d’adrénaline, d’excitation même, mais également de profonde tristesse. Des matchs renversants complètement fous, des Grands Chelems gagnés sur une patte, des records battus à la pelle, mais aussi de nombreux départs. Une ère est en train de se tourner. Pour se remettre tout ça en tête, Jeu Blanc vous propose une série de 50 articles en guise de memento.
Never say never
L’aventure de Tatjana Maria c’est une des petites pépites feel good de l’été. Un peu comme celle qu’Alizé Cornet avait commencé en Australie et a poursuivi sur le gazon anglais. Pour l’Allemande aussi, ce Wimbledon 2022 gardera sans doute une saveur particulière, celle d’une première demi-finale en majeur en carrière, perdue certes, mais contre l’une de ses meilleures amies sur le circuit, la Tunisienne Ons Jabeur, future double finaliste de Grand Chelem. Retour sur une aventure incroyable, celle d’une joueuse de tennis hors du commun et de sa petite famille globe-trotteuse.
On ne s’attendait sans doute pas à ce que ces trentenaires-là fassent aussi bonne figure en Grand Chelem. Entre Alizé Cornet qui s’offre la numéro 1 mondiale quasi invincible cette saison et Tatjana Maria qui atteint le dernier carré du troisième Grand Chelem de l’année, il fallait avoir un sacré flair pour prédire de tels résultats. D’ailleurs, l’intéressée a eu du mal à y croire en conférence de presse après son quart de finale :
“Ce Grand Chelem m’a toujours le mieux réussi. Dans les autres Grands Chelems je n’ai jamais passé le second tour et maintenant je suis en demi-finale de Wimbledon ! Alors bien sûr, j’ai toujours cru qu’il y avait quelque chose en moi et que c’était possible, mais maintenant que j’y suis, c’est…”
À eux 4
FOU. Elle l’a dit sur le terrain c’est FOU, car 18 mois plus tôt, elle donnait naissance à sa deuxième fille, Cecilia. Il a donc fallu un mental d’acier et une organisation presque millimétrée pour que cette petite famille parcoure le globe quasiment toutes les semaines à quatre. Car les Maria font tout ensemble. Monsieur c’est le coach de Tatjana et de leur fille Charlotte. Et la nouvelle Cecilia semble emprunter cette voie également.
L’Allemande ne se retrouve pas là complètement par hasard, elle qui avait déjà surpris son monde, en remportant le tournoi de Bogota. Une joie et une émotion non contenues après un an de travail acharné : “2e TITRE WTA ! Pas de mots pour cette semaine ! Merci à tous pour votre soutien et votre amour !”
Un parcours insensé
Alors forte de cette victoire printanière, pourquoi ne pas poursuivre l’aventure en Grand Chelem ? Wimbledon et son gazon est l’un des terrains de jeux favoris des Allemandes, Lisicki finaliste malheureuse face à une certaine Marion Bartoli, ou encore Angelique Kerber, lauréate 2018. L’ancienne vainqueur s’absentait cette saison pour cause d’un ventre bien rond, mais elle a bien l’intention de revenir. Le parcours de Maria a dû lui donner quelques idées. Car dans un tableau semé de quelques embûches en les personnes de Maria Sakkari ou encore Jelena Ostapenko, qui n’est jamais à l’abri d’un coup d’éclat, l’Allemande a su arracher au bout d’un quart infernal contre sa compatriote et amie Julia Niemeier, une qualification pour une demi-finale de rêve. L’incroyable course de Maria s’arrêtera face à la numéro 2 mondiale qui la connaît par cœur et déterminée à décrocher sa première finale de Grand Chelem après une désillusion parisienne.
Particularité de ce Wimbledon, l’année prochaine, Tatjana Maria n’aura pas de points à défendre à Londres en 2023. Grâce à cette perf, elle remporte l’award WTA du Meilleur Comeback de l’année 2022 face à Daria Saville, Serena Williams, ou Caroline Garcia. Et si on ne la revoit pas l’année prochaine, on n’a peut-être pas fini d’entendre parler des filles Maria.