La saison 2022 est maintenant derrière nous. Elle nous aura rempli de joie, d’adrénaline, d’excitation même, mais également de profonde tristesse. Des matchs renversants complètement fous, des Grand Chelem gagnés sur une patte, des records battus à la pelle, mais aussi de nombreux départs. Une ère est en train de se tourner. Pour se remettre tout ça en tête, Jeu Blanc vous propose une série de 50 articles en guise de memento.
En remportant son premier titre en carrière à Rabat, la semaine précédant Roland-Garros, Martina Trevisan avait fait le plein de confiance. Elle abordait ainsi le Grand Chelem parisien sans complexe, sans savoir jusqu’où cela allait la mener.
“J’ai un background” (Dj Snake 2019)
Cette formule devenue culte, Martina Trevisan pourrait facilement l’emprunter au DJ français. Parce qu’avant ce premier titre et cette participation à Roland-Garros qui la mènera jusqu’au dernier carré, l’Italienne a surmonté des galères. Au point de mettre sa carrière entre parenthèses pendant cinq années entre 2009 et 2014. À la pression du tennis, s’ajoute un contexte familial compliqué et un père souffrant d’une maladie dégénérative. Autant d’éléments qui font perdre pied à la jeune italienne, âgée d’une vingtaine d’années à l’époque. Trevisan sombre dans l’anorexie, n’avale plus que 30 grammes de céréales et un fruit par jour. Elle déteste son corps, musclé par un début de carrière prometteur. Bref, ça ne respire pas la joie chez les Trevisan.
Depuis cette période, Martina Trevisan saisit chaque opportunité le couteau entre les dents. Peut-être encore plus lorsqu’elle évolue sur la “terra rossa” de Roland-Garros.
Roland-Garros, la terre de ses succès
Après son retour à la compétition, c’est sur les courts de la Porte d’Auteuil que Martina Trevisan fait ses premiers matchs dans un tableau de tournoi du Grand Chelem. En éliminant successivement Coco Gauff puis Maria Sakkari, elle se hisse en quart de finale. Stoppée par la future vainqueur, Iga Swiatek, Trevisan fait sa première apparition dans le Top 100.
Après une décevante élimination au deuxième tour en 2021, la joueuse Italienne avait à cœur de mieux faire cette année. Les premiers tours sont prometteurs, Trevisan écrase ses adversaires. 6/0, 6/2 au premier tour contre Dart, 6/3, 6/2 contre Linette puis 6/3, 6/4 contre Saville. Le premier test, est en huitièmes de finale contre Aliaksandra Sasnovich. Le match est plus accroché mais, une nouvelle fois l’Italienne s’en sort 7/6, 7/5. Puis se dresse sur son passage la jeune canadienne Leylah Fernandez. Après le gain du premier set, Trevisan est très proche de la victoire lorsqu’elle sert à 5-4 dans le deuxième set. C’est à ce moment-là que son bras se crispe. Elle manque sa balle de match et perd la manche au tie break. Dans le troisième, elle est de nouveau en proie au doute lorsqu’elle se fait remonter de 4-0 à 5-3. Une nouvelle turbulence qu’elle parvient, cette fois à gérer, pour s’imposer 6/2, 6/7, 6/3. Une victoire pour une première demi-finale de Grand Chelem en carrière. “Je rêvais de ce moment. Dans mon for intérieur, je savais que ça pouvait se reproduire” expliquait-elle en conférence de presse avant sa victoire.
En demi-finale, la marche est trop haute. Face à Coco Gauff, l’Italienne subie et s’incline 6/3, 6/1. Mais l’essentiel est ailleurs. Cette quinzaine acte la renaissance d’une joueuse passée proche de la retraite il y a dix ans et capable aujourd’hui d’atteindre le dernier carré d’un Majeur.