C’est l’annonce choc de la journée, la WTA va faire son retour en Chine cette saison. Absent depuis 16 mois dans le grand pays asiatique à cause du Covid et de l’affaire Peng Shuai, le circuit féminin et notamment Steve Simon, président de la WTA, ne prend plus en compte ces éléments et souhaite reprendre du service là-bas. Comme on dit business is business.
Depuis 2019, plus aucun match de WTA ne s’est tenu en Chine. Le Covid-19 est passé par là en 2020, puis l’affaire Peng Shuai en 2021. Cette affaire n’est toujours pas résolue car l’ancienne joueuse chinoise n’a toujours pas eu de contact direct avec Steve Simon. Malgré tout, le circuit féminin retourne en Chine à l’automne prochain. On reprend les bonnes vieilles habitudes et huit tournois sont prévus pour la fin de saison en Chine : les WTA 250 de Guangzhou, Hong Kong et de Nanchangle, le WTA 500 de Zhengzhou, les WTA 1000 de Beijing (Pékin) et de Wuhan, le WTA Elite Trophy à Zhuhai et les WTA Finals à Shenzhen. Aucune date précise n’est encore dévoilée, mais la WTA devrait communiquer bientôt dessus.
Questionné sur ce retour alors que Steve Simon a toujours défendu un point de vue moral par rapport à la Chine, le boss de la WTA répond que lui et ses collaborateurs « sont convaincus que leurs requêtes n’arriveront pas. » Et c’est vrai que depuis deux ans, la Chine temporise sur le cas Peng Shuai et on peut se dire que l’affaire n’avancera plus. Deux ans plus tard, la WTA manque de fond et doit repartir dans le plus grand pays d’Asie, en renonçant à la bien-pensance. Il faut dire aussi que le marché chinois est un puit d’argent plus exploité depuis trois ans. Il représente un tiers des revenus annuels de la WTA. Le meilleur exemple d’illustration de ces accords financiers reste le Masters féminin et son prize money de 14 millions de dollars (!). Pas étonnant que cette décision ait été prise.
« Nos membres croient qu’il est temps pour nous de reprendre notre mission en Chine où nous croyons pouvoir faire une différence positive comme durant les 20 dernières années. En même temps, on fera tout pour que Peng ne soit pas oubliée » – Steve Simon
Le patron du circuit féminin a également expliqué que ce retour en Chine était pour soutenir les joueuses chinoises en plein développement et leur donner une scène d’exposition. Depuis le sacre de Li Na à Roland Garros 2011, le tennis a pris une sacré envergure dans l’empire du milieu. Cinq joueuses d’origine chinoise font partie du Top 100 : Qinwen Zheng (25e), Shuai Zhang (28e), Lin Zhu (42e), Xiyu Wang (54e) et Xinyu Wang (60e). Chez les hommes aussi avec notamment Yibing Wu qui avait fait forte impression en remportant Dallas en février, avec une victoire contre Taylor Fritz. Cet engouement du tennis en Chine est donc suivi par le retour de la WTA (et de l’ATP comme annoncé plus tôt dans l’année) sur ce territoire. Pour autant, Steve Simon a assuré que les tournois de San Diego, Guadalajara et en Tunisie sont maintenus.
Le contexte politico-sportif était déjà assez tendu avec les Russes et les Ukrainiens. Maintenant, la Chine s’invite à la table, ce qui ne va rien arranger. Le sport passe encore une fois au second voire troisième plan, alors que c’est la base du business de la WTA (et de l’ATP aussi). Mais malheureusement, on pouvait s’y attendre.
Source texte : New York Times