Iga Swiatek a remporté ce samedi après-midi, son troisième titre à Roland-Garros en s’imposant face à Karolina Muchova au terme d’une somptueuse finale 6/2 5/7 6/4 en 2h46.
Bousculée comme jamais, Swiatek conserve son titre
Les larmes de Swiatek une fois sa troisième finale à Roland-Garros remportée en disent long sur les difficultés que la Polonaise a rencontré pour décrocher ce sacre ce samedi après-midi. En effet, sur ce match, Swiatek a peut-être plus souffert que sur l’ensemble de sa quinzaine parisienne. Arrivée en finale sans perdre le moindre set, la Polonaise a traversé des gros moments de doutes, surmonté des trous noirs pour finalement lever les bras après presque 3h de combat.
Pourtant qui aurait prédit tel scénario lorsque la numéro 1 mondiale faisait le break dans la deuxième manche et menait 6/2 3-0. Dans les esprits de chacun, son adversaire Karolina Muchova était morte et enterrée et allait se ranger derrière les autres joueuses dans la longue liste des victimes expiatoires de Swiatek Porte d’Auteuil. Or, à partir de ce moment précis, la rencontre a pris une tournure qui pourrait bien faire entrer la carrière des deux protagonistes dans une autre dimension.
Car à 3-0 dans la deuxième manche, le comeback de Muchova plonge Swiatek dans un moment délicat. Davantage fébrile, la Polonaise part très rapidement à la faute, avec plus du double de fautes directes dans le deuxième set que dans le premier. À 4-4 Iga se fait breaker sur une vilaine double faute, elle perd ses nerfs et le set avec. Cette hémorragie ne sera finalement stoppée que dans le début du troisième. Après avoir perdu les huit premiers points du set décisif, la Polonaise reprend et donne moins, jusqu’à finalement mettre un dernier coup d’accélérateur à 5-4 pour s’emparer du service de Muchova, du match et de la Coupe Suzanne-Lenglen.
Des statistiques vertigineuses
Pour Swiatek ce Roland-Garros acquis au forceps la propulse encore un petit peu plus haut dans les livres d’histoire. À 22 ans, ce troisième titre à Paris, autant que Serena Williams, est déjà son quatrième sacre en tournoi du Grand Chelem, comme Rafael Nadal au même âge. Les comparaisons avec les plus grands de ce sport ne s’arrêtent pas là. Car en battant Muchova, Iga a également remporté sa quatrième finale de Majeur en autant de participation. Elle se range ainsi derrière les Margaret Court, Roger Federer et autre Monica Seles. Rien que ça.
Ode à Karolina Muchova
S’il fallait une nouvelle preuve de la force mentale de Karolina Muchova, la Tchèque nous l’a offerte cet aprem en finale de Roland Garros. Elle, la 43e joueuse mondiale qui avait quitté en pleure la Porte d’Auteuil l’an passé à cause d’une blessure à la cheville et qui, il y a à peine six mois, s’inclinait encore au premier tour d’un WTA 125 à Angers contre Clara Burel. Cette résilience, Muchova en a de nouveau fait l’étalage lors de sa première finale de Grand Chelem en carrière. Menée un set un break par celle qui domine (presque) sans partage le circuit féminin depuis un an, Kaya, est parvenue à renverser le match et à faire douter Iga Swiatek (oui oui c’est possible).
Longtemps cette après-midi, Muchova a été reléguée au statut de joueuse agréable à voir jouer, au tennis pur mais pas assez efficace pour contrecarrer le jeu de la Polonaise. Pourtant, à 6/2 3-0, lorsqu’elle s’est retrouvée dos au mur, la Tchèque a prouvé à la planète tennis, s’il le fallait, que son jeu federien était compatible avec la quête d’un tournoi Majeur. Et les pleures de chagrin qui ont accompagné la remise des trophées pourraient se transformer en larmes de joie dans quelques semaines (sur un court en gazon de l’autre côté de la Manche par exemple). Car en plus du talent, il semble clair que cette joueuse ne soit pas faite du même bois que les autres.
En conservant son titre à Roland-Garros Iga Swiatek assoit un peu plus sa domination sur le Grand Chelem parisien et sur le circuit WTA. Place désormais à la saison sur gazon, seule surface qui lui fait encore défaut.
