C’est certainement la plus grosse déception de cette quinzaine. Ce Djokovic-Alcaraz qu’on attendait comme le Saint Graal depuis plus d’un an et cette confrontation à Madrid, s’est terminée en queue de poisson. Novak Djokovic a décroché son billet pour la finale d’une bien triste manière, à image du Zverev-Nadal l’an passé. Une victoire amer en quatre sets pour le Serbe 6/3 5/7 6/1 6/1.
Un départ sur les chapeaux de roue qui a fait trembler Roland Garros…
Un début de match entre le Serbe et l’Espagnol qui a tenu toutes ses promesses. Djokovic a mieux entamé la première manche : plus offensif, collé à sa ligne pour priver de temps le prodige espagnol. Impérial au service quand il en avait besoin, il a pris le match en main de la manière dont on lui connait, en mode patron.
Quant à Carlitos, c’était un peu plus laborieux et la tension se faisait sentir dans la tête du Murcien. Des fautes dans les moments importants mais aussi dues à la défense de fer de Nole pour un break 3-1 en faveur du Serbe. Un avantage qu’il a réussi à garder non sans mal le reste du set (il a sauvé 3 balles de debreak à 4-3) mais a fini par s’imposer. Un premier set logiquement pour le Djoker, meilleur dans le petit jeu (et le jeu en général) et très juste tactiquement (notamment ses retours en cloche sur les services kickés de l’Espagnol).
Si la première manche nous a chauffé, la deuxième nous a fait se lever. Les deux joueurs ont été très solides sur leurs engagements mais ont également lâché des coups impressionnants, voire même le point du tournoi pour Carlitos !
Un deuxième set qui a montré un Djoko en difficulté physiquement, se tenant l’avant-bras. Un break pour Alcaraz puis un debreak de Djoko, des échanges ping-pong à gogo, une intensité folle, tout était réuni pour propulser cette demi-finale à un autre statut. À 5-4 Alcaraz, le Serbe a dû écarter trois balles de sets pour remonter à 5-5. Un tie-break pouvait nous donner envie mais Alcaraz a mis l’accélérateur là où Djokovic était touché physiquement. Après une seule balle de break convertie sur 9, le n°1 mondial s’est offert la manche 7/5 et nous promettait une suite sur les charbons ardents.
Tragédie à Roland : une fin de match à oublier
Alors qu’on s’inquiétait pour le Serbe, c’est finalement d’Alcaraz qu’est venu le souci. D’abord une crampe à la main droite, puis à la jambe. Le constat tombe : crampes généralisées. Un jeu de pénalité pour l’Espagnol à 1-1 comme l’indique le règlement, et un match d’ores et déjà fini. Alcaraz a couru, trop couru. Et Djokovic, 36 ans, a essoré physiquement un joueur de 16 ans son cadet. Une fin de match étrange pour les deux joueurs : Alcaraz figé, Djokovic perturbé. Une victoire cruelle mais méritée pour le Serbe qui a encore démontré des qualités exceptionnelles à son âge. Quant à Carlos, il va falloir comprendre la raison des crampes, lui qui avait disputé trois matchs de suite en cinq sets à l’US Open 2022.
Djokovic retrouve ainsi la finale de Roland-Garros, sa 34e finale de Grand Chelem en carrière. Il y affrontera le vainqueur de Ruud-Zverev pour une place unique dans l’histoire du tennis : le 23e Grand Chelem.
