La saison 2022 est maintenant derrière nous. Elle nous aura rempli de joie, d’adrénaline, d’excitation même, mais également de profonde tristesse. Des matchs renversants complètement fous, des Grand Chelem gagnés sur une patte, des records battus à la pelle, mais aussi de nombreux départs. Une ère est en train de se tourner. Pour se remettre tout ça en tête, Jeu Blanc vous propose une série de 50 articles en guise de memento.
Le circuit ne s’arrête jamais. Chaque semaine de nouvelles destinations pour de nouveaux tournois et des vainqueurs inédits. Lorsque vous arrêtez, vous disparaissez, vous plongez dans les profondeurs d’un classement qui vous relègue à un statut de quasi-anonyme. Vous passez en quelques mois de la 5e à la 346e place mondiale. Tout est à refaire. C’est pour cette raison précise que la blessure prend peut-être encore plus d’importance dans ce sport que dans n’importe quel autre. Cette dégringolade, Stan Wawrinka et Dominic Thiem en ont fait l’expérience à des instants différents de leurs carrières. Malgré ce coup du sort, tous deux ont été animés par une volonté infaillible de retrouver leurs niveaux d’antan.
À Marbella, la fin d’une première étape
Avant d’arriver à Marbella, Stanimal n’avait plus évolué sur le circuit depuis une défaite au premier tour de l’Open d’Australie 2021, soit près de 14 mois d’absence. À côté de lui, Domi et ses neufs mois sans compétition est un petit joueur. D’autant que l’Autrichien n’a subi aucune opération chirurgicale pour sa blessure au poignet. Au contraire de Stan, qui lui, est passé deux fois sur le billard à cause de son pied gauche. Une distinction qui à toute son importance car quand Stan attelle au pied était immobilisé à Monaco, Dominic pouvait poursuivre son travail foncier dans les montagnes autrichiennes. Mais pour l’un comme pour l’autre le processus de retour est long et périlleux. Céder à l’impatience pourrait être synonyme de rechute et d’un retour à la case départ.
C’est pour cela que Dominic Thiem, dont le come-back était initialement prévu à Cordoba en janvier 2022 puis à Indian Wells en février, à préféré attendre le début du printemps. Sur la terre battue de Marbella, les deux esthètes aux revers à une main somptueux pointent à nouveau le bout de leurs raquettes.
“Rejouer, sentir l’adrénaline de la compétition”
A quelques heures d’intervalles, les deux vainqueurs de Majeur se succèdent sur le court central Manolo Santana de Marbella. Stan Wawrinka, opposé à Elias Ymer, ouvre le bal. Thiem lui, affronte Pedro Cachin. Face à des adversaires classés au-delà de la 100e place mondiale, ce premier tour aurait été une banalité un an en arrière, pour l’un comme pour l’autre. Mais les pépins physiques sont passés par-là. Les héros ont laissé leur cape derrière eux et doivent désormais s’armer d’humilité pour repartir en bas de l’échelle.
Chacun leur tour s’incline en deux sets. 6/2, 6/4 pour Wawrinka et 6/4, 6/3 pour Thiem. Malgré cela, ce jour-là le plus important était ailleurs. Pour la première fois de leur carrière sans doute, ni l’un, ni l’autre n’a dû connaître ce sentiment de colère mixé de tristesse d’après défaite. Celui qui a pu les habiter dans le passé, s’emparant de leurs cerveaux et allongeant leurs nuits. “Des sentiments mitigés”, reconnaissait Thiem après le match sur son compte Instagram. Mais avant tout la satisfaction d’avoir pu “rejouer et sentir l’adrénaline de la compétition”.
Maintenant que le plus dur est fait, reste pour les deux joueurs de retrouver leur rythme et leurs repères d’autrefois. Ce qui avait fait d’eux des joueurs à part. Des joueurs que l’on classera, quelle que soit la suite de leurs carrières, dans la catégorie des GRANDS.