La saison 2022 est maintenant derrière nous. Elle nous aura rempli de joie, d’adrénaline, d’excitation même, mais également de profonde tristesse. Des matchs renversants complètement fous, des Grand Chelem gagnés sur une patte, des records battus à la pelle, mais aussi de nombreux départs. Une ère est en train de se tourner. Pour se remettre tout ça en tête, Jeu Blanc vous propose une série de 50 articles en guise de memento.
Il y a des anniversaires qu’on aime souhaiter lors de victoires marquantes ou d’événements importants. Tandis que d’autres pas du tout. Et tout le monde aurait voulu ne pas souffler la première bougie de la disparition/surveillance incessante de Peng Shuai. La joueuse chinoise a, le 2 novembre 2021, publié un message sur Weibo (Twitter chinois), où elle accuse Zhang Gaoli d’agression sexuelle envers sa personne. Ce monsieur est un ancien ministre du gouvernement chinois. Un post qui dans les 30 minutes qui ont suivi a été effacé comme les traces de son auteur. Il a fallu attendre deux semaines pour revoir Peng Shuai debout, vivante et allant bien physiquement parlant. Un an plus tard, l’ancienne joueuse chinoise est toujours en résidence surveillée où le contact libre avec le monde extérieur est très restreint voire inexistant.
Une interview comme un symbole
Le 6 février 2022, le journal L’Équipe parvient à décrocher une interview de Peng Shuai sur place dans un hôtel de Pékin. Les conditions sont strictes et posées dès le départ. L’entretien doit être fait en chinois, les questions sont données avant et l’interview doit être publiée sans commentaire. Dedans on y voit une femme chinoise qui se détend au fur et à mesure. Elle revient sur sa situation et son affaire, disant qu’elle s’était emportée dans son post Weibo.
« Ce post a donné lieu à un énorme malentendu de la part du monde extérieur. Je souhaite qu’on ne déforme plus le sens de ce post. Je souhaite également qu’on ne rajoute plus de battage médiatique dessus. Je n’ai jamais dit que quiconque m’avait fait subir quelconque agression sexuelle. Je n’ai jamais disparu, tout le monde a pu me voir. «
Dans cette interview, on sent un malaise global de la situation. Les réponses sont convenues et même si les deux journalistes français essayent de dénouer un peu la parole, ça ne prend pas. Nous n’apprenons rien de neuf sur l’affaire en elle-même. La seule info un peu fraîche est l’annonce de sa retraite tennistique à cause de son âge, du Covid et de ses multiples blessures au genou. Au moins, cet entretien a le mérite d’exister, d’informer et d’alerter sur le dossier.
On est encore loin avant d’entendre Peng Shuai parler librement à l’étranger sans surveillance. Le mouvement #WhereisPengShuai s’est estompé, mais peut revenir d’un moment à l’autre. En tout cas, n’oublions pas cette joueuse plongée dans d’horribles tourments.