La saison 2022 est maintenant derrière nous. Elle nous aura rempli de joie, d’adrénaline, d’excitation même, mais également de profonde tristesse. Des matchs renversants complètement fous, des Grand Chelem gagnés sur une patte, des records battus à la pelle, mais aussi de nombreux départs. Une ère est en train de se tourner. Pour se remettre tout ça en tête, Jeu Blanc vous propose une série de 50 articles en guise de memento.
Ça parait si loin et si proche à la fois. Ce moment qui est désormais entré dans l’histoire où Novak Djokovic se retrouve embarqué puis confiné dans un hôtel pour réfugiés. La raison ? Le Serbe n’est pas vacciné contre le Covid-19 et son attestation comme quoi il aurait contracté le virus quelques semaines auparavant laissent perplexe les autorités australiennes. Pourtant début janvier, Djoko fait le fier sur son compte Instagram avec une photo de lui et son sac prêt à embarquer direction l’Australie.
Dans un post, Nole précise avoir reçu une dérogation spéciale pour pouvoir jouer en Australie malgré son statut vaccinal. Une permission offerte par l’ami Craig Tiley, directeur du Grand Chelem austral. Mais que nenni. Le gouvernement australien met un énorme stop à Djokovic qui se retrouve traité comme un citoyen lambda. Une situation qui ne doit pas lui arriver tous les jours, mais qui remet les pieds sur terre dira-t-on. Direction l’hôtel pour réfugiés donc et une enquête s’ouvre. Des déplacements et propos incohérents sont notés. Comme son déplacement à Marbella non notifié sur sa déclaration de déplacement. Sa présence à des évènements en Serbie et à Paris en toute décontraction, sans masque, alors qu’il se savait positif. Bref, un discours qui ne tient pas la route pour notre globetrotteur préféré.
Une affaire politisée au maximum
Deux semaines avant le début de l’Open d’Australie, tous les médias, spécialisés ou non, ne parlent que de ça. Le tennis passe au second plan. En même temps, un drama autour du n°1 mondial de l’époque devient du pain béni pour faire du buzz. Cette affaire prend un tournant politique. Des manifestants et politiciens « anti-vax » s’emparent du dossier et érigent le Serbe en martyre. De l’autre côté, les « pro-vax » l’insultent et le démolissent sur les réseaux sociaux. Le scandale va si loin qu’il se rend jusqu’au tribunal. Les avocats du nonuple vainqueur de l’Open d’Australie font tout pour que leur client puisse jouer. Mais l’autre camp de l’autorité résiste et fait patienter.
Le verdict est rendu 24h avant le début du tournoi. Le ministre de l’immigration, Alex Hawke et la cour fédérale sont unanimement d’accord : « La cour ordonne que le recours soit rejeté aux frais du demandeur ». En d’autres termes, Djokovic est expulsé du territoire. Une décision qui sera applaudi par certains, contestée par d’autres. En pleine campagne électorale, des opposants dénoncent « l’incompétence » du gouvernement. Le monde du tennis a apporté son soutien à Djoko. Andy Murray, Alizé Cornet ou Vasek Pospisil se sont exprimés défendant leur ami.
« Je ne connais pas assez le dossier pour juger, mais ce que je sais de Novak, c’est qu’il est toujours le premier pour nous soutenir, nous les joueurs, mais aucun d’entre nous ne l’a soutenu. Sois fort. Et surtout ne dites pas que je suis antivax, s’il vous plaît. » – Alizé Cornet
Un an plus tard, la situation a bien changé. Le Covid n’est plus aussi effrayant, le gouvernement australien a changé, et le bannissement du territoire australien de trois ans envers Djokovic a été levé par Andrew Gilles, nouveau ministre de l’immigration. L’Open d’Australie 2023 s’annonce titanesque.