La saison 2022 est maintenant derrière nous. Elle nous aura rempli de joie, d’adrénaline, d’excitation même, mais également de profonde tristesse. Des matchs renversants complètement fous, des Grand Chelem gagnés sur une patte, des records battus à la pelle, mais aussi de nombreux départs. Une ère est en train de se tourner. Pour se remettre tout ça en tête, Jeu Blanc vous propose une série de 50 articles en guise de memento.
Quand Rafael Nadal aborde la saison 2022, son but est de gagner comme chaque année, mais avant tout de jouer et de retrouver des sensations. En 2021, Rafa s’était arrêté au tournoi de Washington après une énième blessure au pied. Ce qu’il ne savait pas, c’est que son début de saison allait devenir le meilleur de sa carrière à bientôt 36 ans. Revenons dans l’ordre chronologique.
L’Australie comme troisième maison
Tout le monde le sait, l’Espagnol a deux maisons. La sienne à Majorque, dans ses terres natales, puis une autre à Paris proche de la porte d’Auteuil où il vient récupérer son tournoi du Grand Chelem annuel. En 2022, il semblerait que Nadal ait prévu d’emménager à Melbourne. Déjà, chose inimaginable, Rafa a joué un ATP 250. On va le répéter car ça parait irréel. Rafa a joué un ATP 250. En préparation de l’Open d’Australie, le matador réalise un tournoi de chauffe. En soit, quoi de plus normal après quasiment six mois de non compétition. Un tournoi qui se passe sans accroc sur les terrains de l’OA pour renforcer la bulle sanitaire. Nadal gagne ses 4 matchs sans perdre un set, les sensations sont bonnes, direction le premier Grand Chelem de l’année en confiance.
Pour cet Open d’Australie, Nadal fait partie des favoris avec Medvedev, Zverev et Tsitsipas en l’absence de Novak Djokovic. Cependant, l’Espagnol n’est pas non plus le premier nom auquel on pense pour la victoire finale. Il revient de blessure et la surface ne lui a souri qu’une fois en presque 20 ans de carrière. Toutefois, Rafa trace sa route.
Un Open d’Australie avalé
Un petit Giron et Hanfmann pour l’apéro. Il enchaîne avec deux entrées. La première d’origine russe, la Khachanov, où il faiblit pour la première fois. La deuxième vient de France, pays de la gastronomie, avec une Mannarino bien résistante. Une demi-heure pour finir la première bouchée, c’est pas à chaque repas que l’on voit ça. En plat de résistance, Nadal se fait plaisir avec une Poutine canadienne également appelé Shapovalov. Un plat gargantuesque de 4h08 en cinq actes. Puis, il retourne en Europe dans une autre nation de fines bouches, l’Italie avec une spécialité, la Berrettini. Cette fois, le repas se passe bien et s’avale en moins de trois heures. Enfin pour le dessert, Monsieur a été gourmand. Une vatrouchka de Moscou bien grasse, bien épaisse, bien fournit en fromage blanc. Face à Medvedev, on a longtemps cru que Rafa ne terminerait pas son plat. Son estomac semblait cédé, à trois balles d’exploser. Mais Nadal respire à grand coup et change de stratégie qui perturbe son adversaire. Une victoire finale qui le place tout en haut des livres d’histoire.
La série se poursuit en Amérique
À ce moment-là, Nadal affiche un bilan de 11-0. Mais la série ne va pas s’arrêter là. Direction l’autre bout du monde à Acapulco, Mexique pour le ATP 500. Rafa détruit tout le monde. Il ne perd pas un set, s’impose contre Kudla, Kozlov, Paul, Medvedev et Norrie, et continue de faire ce qu’il aime tant, gagner. Son bilan monte à 16-0. On voyage vers le nord, en Californie pour le premier Masters 1000 de la saison à Indian Wells. Un tournoi où il s’est déjà imposé à trois reprises (2007, 2009, 2013).
Les affaires commencent à se compliquer. Au premier tour contre Sebastian Korda, l’Américain choke totalement. Il mène 2/6 6/1 5-2 et n’arrive pas à conclure contre la légende. Nadal profite de cette faille mentale pour renverser la situation et se sauver au tie-break. Les matchs passent, les victoires s’engrangent contre Evans, Opelka et Kyrgios, bien que ne soit pas de tout repos. Arrive la demi-finale contre son successeur naturel, le petit prince, Carlos Alcaraz. Le match est dantesque, digne d’une autre dimension tellement les efforts fournis sont dingues. Nadal l’emporte en trois sets, mais laisse une côte sur le court. Pas le top avant de disputer une finale.
La fin du rêve
Avant de se lancer dans la finale du Masters 1000 face à un Taylor Fritz censé être diminué à la cuisse, Rafa est en 21-0 sur la saison. Pendant le match, on sent que l’Espagnol pèche physiquement. Le premier set n’est qu’une formalité pour un Taylor Fritz très sérieux, à la maison et apparemment plus autant meurtri que la veille. Le deuxième set est un vrai combat tennistique et nerveux. L’Américain a le dernier mot et met fin à la série d’invincibilité de Nadal tout en gagnant son premier grand titre. Tout comme l’Undertaker à WrestleMania 30, Rafa s’arrête à 21-1 sur la saison 2022.
Un début de saison phénoménal. Spoiler, on n’a pas fini de parler de lui sur cette saison. Ce premier trimestre n’était certainement pas prévu dans son calendrier et lui coûtera peut-être sa deuxième partie d’année.