La saison 2022 est maintenant derrière nous. Elle nous aura remplis de joie, d’adrénaline, d’excitation même, mais également de profonde tristesse. Des matchs renversants complètement fous, des Grands Chelems gagnés sur une patte, des records battus à la pelle, mais aussi de nombreux départs. Une ère est en train de se tourner. Pour se remettre tout ça en tête, Jeu Blanc vous propose une série de 50 articles en guise de memento.
Fin collectionneur des ATP 250
On connaissait mieux Casper Ruud depuis l’an dernier, mais personne ne se méfiait de ce gentil petit gars du Nord qui avait rejoint la Nadal Academy en 2018. En 2021 il s’était adjugé 5 tournois, tous en extérieur dont quatre sur terre battue. Cela lui avait valu une petite pique de Nick Kyrgios sur Twitter. Cette année le Norvégien s’est bel et bien confirmé comme un spécialiste des ATP 250 en retrouvant sa couronne de 2020 à Buenos Aires et en conservant ses titres à Genève et Gstaad.
Neuf titres conquis, huit sur terre battue et un sur dur, prémonition du cru 2022. Car aussi paradoxal que cela puisse paraître, c’est bien dans la défaite que le Norvégien s’est illustré. Si Casper a moins gagné cette année avec “seulement” trois titres, comment ce champion des ATP 250 est-il parvenu à s’installer confortablement au sommet du tennis mondial ?
Abonné présent à Roland
On le savait, Casper Ruud a fait de la terre battue sa surface de prédilection. Mais absent en ATP 500 ou Master 1000, n’arrivant jamais à faire chuter des grosses têtes de séries, difficile de savoir ce que le Norvégien pouvait produire dans un Grand Chelem. C’était peut-être oublier que le garçon avait fait ses classes chez les meilleurs à Majorque. Dès lors, comment est-ce qu’un magnifique parcours à Roland Garros pouvait lui résister ?
À Paris, il bénéficie d’une partie tableau plutôt clémente. On pourrait même dire que son défi le plus important se trouvait dès le premier tour contre Jo-Wilfried Tsonga. Le français qui faisait ses adieux a tout donné sur cette rencontre. Et sans cette blessure à l’épaule, elle aurait bien pu tourner en sa faveur : un match en quatre sets qui a compté trois tie-breaks. Passée cette petite alerte, Casper reste solide contre ses adversaires : Ruusuvuori, Sonego, Hurkacz, Rune, Cilic. Avant une finale royale contre le maître des lieux. Mais le Norvégien avait certainement déjà perdu la finale dès le couloir l’amenant sur le Chatrier.
Facile à dire depuis son canapé. Personne n’a jamais battu Rafa sur le central en 13 tentatives. Casper n’a pas dérogé à la règle du Roi Soleil : 6/3 6/3 6/0.
Le match de la première place à New-York
Premier norvégien a obtenir d’aussi bons résultats sur le circuit principal, il n’a jamais brillé sur gazon. Mais sur dur, les qualités de ce sacré client apparaissent au grand jour avec son parcours à l’US Open. Alors que les yeux sont rivés sur Serena Williams qui fait ses adieux, Carlos Alcaraz, ou encore Rafael Nadal, Casper Ruud fait son petit bonhomme de chemin, loin des caméras et de la foule médiatique comme toujours.
Tête de série numéro 5, il tient son rang à chaque match contre des joueurs capables de produire des étincelles. Ni Corentin Moutet en huitièmes, ni Berrettini en quarts, ni Kachanov en demie ne parviennent à trouver de solutions face à la constance du Norvégien qui mine de rien rallie sa deuxième finale de Grand Chelem en 2022.
Carlitos et Casper joueront pour leur premier titre du Grand Chelem, mais aussi la première place mondiale. Enjeu colossal, et c’est finalement un espagnol qui une nouvelle fois prend le dessus en finale ainsi que le contrôle du tennis mondial.
Éternel dauphin?
On aurait pu le croire défait à l’issue de sa campagne new-yorkaise, bien au contraire. Il semblait prendre la mesure des ambitions qui pouvaient être les siennes désormais. Fin septembre, son total de points engrangés lui permettait d’être certain de figurer pour la deuxième fois consécutives au Masters.
Qualifié pour Turin, il échappe au groupe de la mort. En battant FAA puis Taylor Fritz il est le premier à s’ouvrir les portes des demi-finales. Il s’impose face à Andrey Rublev en deux sets 6/2 6/4 pour rejoindre sa troisième grande finale de l’année face à Djoko en quête de revanche.
Novak n’est pas invincible, il vient de trébucher à Paris contre un autre scandinave, Holger Rune. Mais le quintuple vainqueur de l’épreuve a bien l’intention de terminer la saison sur une excellente note. Djoko balaie Casper en deux sets 7/5 6/3.
Avec une saison 2022 bien remplie de trois titres et trois finales à Roland, Flushing, et au Pala Alpitour, il ne fait aucun doute que cette année Casper mérite sa place au sommet du tennis mondial. Reste à savoir s’il porte en lui une véritable menace fantôme.