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Effet rétro

Flashback 2022 : quand Caro Garcia faisait la remontada de l’année et rejoignait le panthéon du tennis français avec une première victoire au Masters

Caroline Garcia
Source image : WTA TV (screenshot)

La saison 2022 est maintenant derrière nous. Elle nous aura remplis de joie, d’adrénaline, d’excitation même, mais également de profonde tristesse. Des matchs renversants complètement fous, des Grands Chelems gagnés sur une patte, des records battus à la pelle, mais aussi de nombreux départs. Une ère est en train de se tourner. Pour se remettre tout ça en tête, Jeu Blanc vous propose une série de 50 articles en guise de memento. 

La tête à l’envers

Mardi 18 janvier 2022 à Melbourne, Court N°17, Caro Garcia s’incline au premier tour face à l’américaine Hailey Baptiste dans l’anonymat quasi-total. Le début d’une année qui semble s’annoncer longue, car la Française pointe à la 74e place mondiale. Même si Alizé Cornet fait des étincelles en s’offrant une deuxième semaine en Grand Chelem, le tennis français comme celui de Caro est en berne. Dubaï, Doha, les semaines s’enchainent et se ressemblent, avec des résultats bien en deçà de ses espérances et du potentiel qu’on lui connaît. Mis à part une demi-finale chez elle, la Lyonnaise enchaîne toutes les galères possibles et imaginables. Jusqu’à ce mois de mars, où avec son équipe elle décide d’appuyer sur le bouton pause. 

La renaissance à Roland

Elle arrive Porte d’Auteuil avec son pire classement de l’année, en quête de boussole. Il y a pourtant cette petite déclaration dans la presse qui aurait dû nous mettre la puce à l’oreille:

“Je suis restée pendant dix jours avec des béquilles. Je suis dans les temps pour jouer sur terre battue, mais ma préparation sera juste plus courte que d’habitude.  (…) Je peux revenir dans le Top 10.” (Le Progrès, Avril 2022)

OK Doc, mais en simple c’est déjà fini dès le second tour, battue à la régulière 6/4 7/6 par une Madison Keys en pleine forme. Reste une carte à jouer en double avec Kristina Mladenovic. Déjà victorieuses dans cette catégorie, il remonte quand même à loin ce dernier titre. Mais depuis Kiki en double, c’est 29 titres dont 5 en Grand Chelem. Alors peut-être…  

Pour chasser leurs doutes en simple, elles filent en finale comme en 2016. En face, les spécialistes du moment Coco Gauff et Jess Pegula, les attendent.  Avec un Chatrier tout acquis à leur cause, les Françaises remportent leur second titre du Grand Chelem 2/6 6/3 6/2.

Pas de repos pour les braves

Et si ce titre, c’était le déclic libérateur pour Caroline ? Elle même le dit, pas de temps à perdre… La saison sur gazon commence avec une défaite à Nottingham, mais avec une confiance retrouvée. Elle décroche le titre à Bad Homburg. Et si Wimbledon ne lui sourit pas autant qu’elle aurait pu l’espérer, tout vient à qui sait attendre.

Son classement ne lui permet pas encore d’entrer directement dans le tableau principal du WTA 1000 à Cincinnati, et elle doit donc passer par la case des qualifications. Pas de quoi lui faire peur, elle prend ses matchs en plus pour la booster « Eyes on the prize… » En finale, face à la Tchèque Petra Kvitova, connue elle aussi pour son tennis en puissance, Caro ne tremble pas et s’impose en deux petits sets 6/2 6/4. Plus grand chose ne semble pouvoir arrêter la progression de Sweet Caroline qui grimpe au classement à une vitesse vertigineuse. Avec son tennis tout offensif, difficile de l’imaginer s’arrêter en si bon chemin. À New-York impossible de ne pas la voir comme une prétendante très sérieuse.

Le rêve américain et la consécration

Son tennis ne cesse d’éblouir et donne envie de rester éveillé jusqu’au bout de la nuit. À Flushing, elle balaie l’ancienne vainqueur Andreescu, terrasse Riske et fait imploser Gauff. Jusqu’en demie, personne ne peut lui prendre un set. Dans le dernier carré, elle se retrouve face à Ons Jabeur qui confirme ses promesses de 2021. La Tunisienne prend le dessus et valide son billet pour sa deuxième finale en Grand Chelem. Si Caro peut nourrir quelques regrets sur ce match, avec le recul se hisser en demi-finale, six mois après ses béquilles du mois de mars, c’est quand même une sacré performance.

D’autant plus qu’avec ce parcours, la porte vers les WTA Finals s’ouvre. Il faudra aller grappiller les tous derniers points toutes les semaines au Japon, au Mexique et à San Diego pour finalement s’offrir un billet pour le Texas. Petite frayeur avec l’annonce surprise du départ de son coach Bertrand Perret, trois jours avant le début du tournoi des maitreisses. Était-ce le petit grain de sable qui allait faire s’enrayer la machine si bien huilée, si proche du but ?

La suite on la connaît. Elle troque les santiags pour les tennis, et part au combat. Elle perd son premier match sèchement contre Iga Swiatek, la numéro un mondiale. Mais comme une certaine Amélie Mauresmo avant elle, elle remporte les deux suivants. Pour se hisser en demies après la perte du premier set, elle finit par faire dévisser Daria Kasatkina 4/6 6/1 7/6.

Métamorphosée en demies, elle dispose de Maria Sakkari 6/3 6/2. En finale, ça sera la reine des doubles fautes Aryna Sabalenka contre la reine des aces, Caroline Garcia. Impériale au service, la française s’offre un final en apothéose à Fort Worth.

Un Grand Chelem en double à la maison, trois titres sur trois surfaces et un premier Masters en carrière. Une remontée incroyable qui fera date dans l’histoire du tennis et la classe au panthéon du tennis français. 

Allie Froment

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