Ces dernières semaines, beaucoup de joueurs qu’on pensait enterrés ont remporté un titre en ATP 500. Shapovalov à Dallas, Rublev à Doha ou le week-end dernier Tsitsipas à Dubaï. Des victoires qui pourraient bien relancer des carrières, pourtant au plus bas avant ça. À moins que ce ne soit qu’un heureux One Shot.
Si après le mois de janvier, certains auraient avancé que des joueurs comme Shapovalov, Rublev ou Tsitsipas gagneraient des titres importants sur le circuit, on aurait sûrement bien rigolé. Le Russe était au plus bas mentalement, passant plus de temps à s’auto-mutiler sur le court qu’à vraiment jouer. Le Grec semblait être une âme errante sur le terrain, perdant contre le premier venu sans batailler face à l’adversité. Et ça faisait bien deux saisons minimum que le Canadien ne performait plus au haut niveau sur le circuit, ayant l’étiquette de « talent gâché » à seulement 25 ans.
Pourtant, c’est bien ce qu’il s’est passé en février. Shapo a réalisé une semaine phénoménale à Dallas sortant, Kecmanovic, Fritz, Machac, Paul et Ruud soit 3 Top 10. Une première depuis Nick Kyrgios à Acapulco 2019. Denis a proposé un tennis flamboyant envoyant que des missiles qui touchaient leurs cibles, notamment avec son revers à une main.
Pour Stef, sa nouvelle raquette qui parait être une Babolat Pure Aero l’a transformée à Dubaï. Khachanov, Berrettini et Auger-Aliassime en ont fait les frais. Au-delà de ça, on a retrouvé le magicien Tsitsipas qui se donne sur le court et qui récite sa poésie tennistique. Lui qu’on critique fortement (et à juste raison) sur son revers a même réalisé un match à 9.8/10 « d’insight » contre Griekspoor. Impensable.
Et pour Andrey, il sort Bublik, De Minaur, FAA et Draper en finale de Doha pour le remporter une deuxième fois dans sa carrière. On le sent plus apaisé qu’auparavant, faisant beaucoup de méditation au changement de côté.
One shot ou réveil sur le long terme ?
Oui mais voilà. Des joueurs qui ont une semaine chaleur et ne font plus rien derrière, on en voit tous les ans. On se souvient d’un Tabilo l’an passé qui fait une saison sur terre européenne hallucinante pour aujourd’hui être retombé dans les tréfonds du circuit. Le Chilien s’est quand même pris trois first durant la tournée sud-américaine… Donc la question se pose pour nos trois loustics : est-ce un One Shot sur une semaine chaleur ou le réveil sur le long terme est-il à envisager ?
En somme, difficile à dire. Personne n’a de boule de cristal pour lire l’avenir. Mais les échéances à venir nous donneront plein d’indications. Le mois mars rime avec la première tournée américaine de la saison avec les deux premiers Masters 1000 : Indian Wells et Miami. Deux tournois importants avec tout le gratin du tennis mondial. Alcaraz, Djokovic, Zverev seront de la partie. Les tournois durent sur 12 jours, un format hautement critiqué par les joueurs à cause de l’épuisement mental qu’il procure. Et cet effort doit être produit deux fois sur le mois. Les trois joueurs cités ont tous gagné sur dur, donc sont chauds pour couper quelques têtes s’il le faut en théorie. Reste à le mettre en pratique.
L’assurance Rublev ?
Celui qui donne la plus grande assurance reste Rublev car il est celui qui arrive à trouver de la régularité dans ses résultats allant souvent en huitièmes, parfois en quart et a déjà remporté deux Masters 1000. Tsitsipas en a certes trois dans sa caboche, mais uniquement à Monte-Carlo et doit encore prouver qu’il peut gagner ailleurs dans ce format. En plus, même si sa dernière semaine rassure un peu, il ne faut pas oublier qu’il reste la bonne pioche pour n’importe quel Top 100 pour réaliser sa belle perf de la semaine. Demandez à Michelsen, Bellucci ou Medjedovic pour ne citer que des exemples de 2025.
Le flou de Shapovalov
Concernant Shapovalov, la zone de flou est encore très grande. Après son sacre à Dallas, il va jusqu’en demie à Acapulco où il perd serré contre Davidovich Fokina. Un résultat plus que correct, mais dans un tableau décimé par les forfaits et les surprises des premiers tours. Est-ce que dans un tableau plus relevé, il pourra toujours affirmer son niveau ? Son historique nous oblige à encore patienter et à douter pour le moment.
Ce mois de mars et les deux Masters 1000 qu’il contient seront de très bons révélateurs pour cerner le niveau actuel de nos trois revenants. La saison sur terre battue se déroulant pourra également bien les aider avec trois joueurs à l’aise sur cette surface également, notamment sur le Rocher de Monte-Carlo.
