La saison 2023 est maintenant derrière nous. Elle nous aura rempli de joie, d’adrénaline, d’excitation même, mais également de profonde tristesse voire de désintérêt pour certains avec un niveau du Top 10 pas toujours au top. Des matchs renversants complètement fous de la part d’un nouveau Big 4, des records battus à la pelle (surtout par un joueur), mais aussi de nombreux absents majeurs. Une ère est en train de se tourner. Pour se remettre tout ça en tête, Jeu Blanc vous propose une série de 50 articles en guise de memento.
Cette saison 2023 a été l’occasion pour l’ATP et par extension la WTA de tester leur nouveaux modèles de Masters et WTA 1000 sur 12 jours avec des tableaux de 96 joueurs. Les tournois d’Indian Wells, Miami, Madrid, Rome, Shanghai ont présenté ce format qui est loin de faire l’unanimité auprès des fans. Des tableaux et des organisations désastreuses qui desservent plus qu’autre chose leur propre sport.
Masters 1000 sur 12 jours : incompréhension et manque d’affiches
Le grand problème de ces Masters 1000 sur 12 jours est justement sa durée… 12 jours. Une durée plus longue que celle d’un Masters 1000 classique, plus courte qu’un Grand Chelem pour respecter la hiérarchie des tournois. Le tout dans un mélange assez amer dans lequel les tournois démarrent le mercredi au lieu du lundi (WTF ?) pour se terminer non pas le premier dimanche de la même semaine, mais le suivant. Si le but était de perdre les fans les plus occasionnels, ceux qui font que les audiences montent ou baissent, on ne pouvait pas mieux faire. Pour les joueurs cela rajoute de la fatigue mentale en plus car la concentration pour ce genre de tournoi se rallonge, bien qu’il y a désormais des jours de repos entre les matchs.
Pour les spectateurs, un autre problème se trouve au niveau des affiches proposées lors des premiers tours. Comme les tournois offrent un tableau de 96 au lieu de 64, forcément les tous meilleurs reçoivent des Bye au début, et le reste pas très aguichant se retrouve sous la lumière pendant deux, trois jours. Certes, cela permet à des joueurs plus bas dans le classement de disputer de grands tournois, mais qu’est ce qu’un spectateur lambda qui ne regarde normalement que Roland Garros parce que c’est diffusé gratuitement va regarder un Baez – Watanuki ? Rien contre ces deux joueurs, mais cet exemple illustre juste le fait qu’il est difficile pour le spectateur occasionnel de s’intéresser à ce genre de tournois dès le début. On l’a bien vu que ce soit à Monte-Carlo ou Bercy par exemple dans des compétitions d’une semaine, dès le premier tour les gros chocs s’enchaînent.
Masters 1000 sur 12 jours : des organisations catas…
Pour ne rien arranger à ce format, plusieurs fois cette saison les organisations des tournois n’ont pas été à la hauteur. En tête de gondole de ces fiascos, les Masters et WTA 1000 de Madrid et Rome. Entre le lancement de match en pleine nuit, les polémiques ridicules évitables, et des matchs du 3e tour joués avant certains du premier, beaucoup de choses sont à jeter. Sans compter, le fait que le prize money entre les hommes et les femmes avait une large différence pour un format similaire.
Le pire de tout reste la finale du WTA 1000 de Rome où Rybakina et Kalinina sont rentrées sur le court à 23h en raison du retard pris par la pluie et les demi-finales messieurs. Dans un stade quasiment vide, sous un temps glacial, les deux joueuses ont joué un match à l’atmosphère très bizarre. Pour rajouter du drama, l’Ukrainienne se blesse au début du deuxième set, l’obligeant à abandonner. Et le pompon par dessus tout ça, la cérémonie de remise de trophée qui est d’un raté sans précédent. Entre l’absence d’estrade, le micro qui ne fonctionne pas, les erreurs des présentateurs, Rybakina qui pense devoir se déplacer pour aller prendre son trophée, le tout avec 50 courageux italiens dans les tribunes, on n’a pas l’impression d’être après une finale de WTA 1000.
Pourtant, ce format va devenir la norme en 2025 car tous les Masters 1000 devront être capables d’accueillir des tableaux masculins et féminins pendant 12 jours avec des tableaux de 96 personnes. Des normes que des tournois mythiques comme Monte-Carlo ou Bercy ne pourront peut-être pas suivre.