Dans une finale un poil déceptive par rapport aux attentes de l’affiche, Daniil Medvedev a remporté son premier titre à Miami contre Jannik Sinner 7/5 6/3. À part Alcaraz, personne ne semble en mesure de pouvoir arrêter la bête russe.
Mais que faut-il faire pour battre Daniil Medvedev ? S’appeler Carlos Alcaraz peut-être. L’Espagnol est le seul à avoir battu le Russe depuis Rotterdam. Parce que sinon, l’ancien n°1 est revenu à ses bases et si vous ne l’aviez pas encore vu ça fait mal à la concu. Sur cette finale, comme depuis deux mois, Medvedev s’est collé à sa bâche et à renvoyer la balle de Sinner le poussant à la faute. Et des fautes, il en a fait l’Italien. Douze en trois jeux par exemple. Et 36 au total. Un chiffre qui s’explique par la match-up présente. Un cogneur comme Jannik s’est coltiné le rameur, le limeur de l’extrême. Et ça a été la clé du match. Medvedev a juste eu à renvoyer la balle une fois de plus dans le court, tout simplement. Une stratégie payante.
Pourtant, on a cru en Sinner en début de match. Malgré des premiers jeux compliqués, c’est lui qui break en premier à 3-2. Mais on connait la solidité et la constance de notre désormais n°4 mondial. Debreak instantané et opportunité saisie dès que possible pour mettre le couvercle sur la première manche à 7/5. Et même si le public a tout fait pour rendre ce match agréable, Medvedev était juste trop fort pour ce Sinner, loin de son niveau extraordinaire de sa demie. Dans le deuxième set, une grosse première balle (9 aces, 87% de points convertis derrière) et une régularité rigoureuse ont suffi. Très tôt dans le match, l’Italien a fait appel au médecin ce qui annonçait rien de bon. Il confie lors de la remise de trophée qu’il s’est levé ce matin en étant pas bien.
Durant cette même cérémonie, il s’est permis une petite blague pour la suite de la saison de Medvedev. « Maintenant la saison sur terre arrive, voyons ce que tu peux faire. » Ce qui a évidemment fait rire un des meilleurs punchliners du circuit.
En attendant, la saison du Russe est déjà exceptionnelle malgré son Open d’Australie raté. À partir de Rotterdam, c’est quatre titres (Rotterdam, Doha, Dubaï et Miami) en cinq tournois et autant de finale. À partir de février, il en est à 25 victoires pour 26 matchs. Seul l’énigme de la finale d’Indian Wells où il s’est bouffé tout cru par Carlitos reste un mystère. Avec ce trophée, il remporte son 19e titre, 18e sur dur, son 5e Masters 1000. Désormais, il ne lui manque plus que le Masters 1000 Californien comme grand tournoi sur dur à gagner pour tous les avoir. Un palmarès qui commence à entrer dans une caste assez fermée.
La première saison sur dur est terminée. Comme l’a rappelé Jannik Sinner, direction la terre battue avec le Masters 1000 de Monte-Carlo qui démarre le 9 avril prochain. Une surface que n’aime pas réellement Medvedev ou du moins sur laquelle il bloque mentalement, même si ces dernières années, son mal semblait se soigner. Va-t-il continuer son règne écrasant ou va-t-il s’incliner pour de bon ? Réponse bientôt avec le retour de Novak Djokovic et de, on espère, Rafael Nadal pour avoir tous les meilleurs joueurs dans les mêmes tournois.